Sur les 39 ministres nommés jeudi, ceux ayant une appartenance politique se comptent sur les doigts d'une main. Le choix s'est finalement porté sur un gouvernement technocratique sans coloration politique pour faire face à une conjoncture des plus particulières. Nawal Imès- Alger (Le Soir)- Fin des supputations autour de la composante du gouvernement. L'équipe qu'aura à diriger Abdelaziz Djerrad est dédormais connue. Le choix s'est porté sur un exécutif technocratique. La très grande majorité des ministres nommés ne se revendiquent d'aucune formation politique, à quelques exceptions près. C'est le cas de la ministre chargée des Relations avec le Parlement, députée du Front El Moustakbel. Basma Azouar s'était fait connaître en adressant une virulente réponse à Ahmed Ouyahia, après la présentation de la politique générale du gouvernement. Le parti de Abdelaziz Belaïd, candidat malheureux au dernier scrutin, obtient ainsi un poste politique, confiée à l'une de ses élues. Tayeb Zitouni, maintenu à la tête du ministère des Moudjahidine, fait partie, quant à lui, du RND, parti à la tête duquel se trouve un autre candidat à l'élection présidentielle. De retour au gouvernement, Sid Ahmed Ferroukhi, membre du FLN, avait néanmoins annoncé sa démission du parti il y a plusieurs mois déjà. Sur les 39 ministres, secrétaires d'Etat et ministres délégués, la couleur partisane est loin de dominer. Dans une conjoncture où l'urgence est de contenir la crise politique, mais également relancer une économie en berne, les profils choisis l'ont été plus pour leurs compétences que par un souci d'équilibre politique. C'est ainsi que beaucoup de ministres sont issus des secteurs qu'ils auront à diriger. Plusieurs universitaires font ainsi leur entrée dans le gouvernement. D'ailleurs, en annonçant la liste du nouveau gouvernement, le porte-parole de la présidence de la République a pris la peine de noter à chaque fois le profil des ministres fraîchement nommés, notamment ceux peu connus de l'opinion publique. Le temps des alliances politiques et des équilibres n'a pas encore sonné. Il en sera certainement question lorsque le chantier de la révision de la Constitution et de la loi électorale sera achevé, puis suivi par une élection législative qui reconfigurera la composante de l'Assemblée populaire nationale. A ce moment, lorsqu'une majorité émergera, elle sera en droit de réclamer la tête du gouvernement tout en composant avec le reste de la classe politique. En attendant, le gouvernement devra s'atteler à mettre en œuvre le programme tracé par le Premier ministre et inspiré de celui du président de la République. L'exécutif aura également la charge de porter à bras-le-corps, les projets de révision de la Constitution, un chantier placé parmi les priorités du mandat présidentiel, qui nécessitera une adhésion la plus large au regard des changements promis, qualifiés de profonds. N. I.