Candidat malheureux à la présidentielle du 12 décembre, Azzedine Mihoubi doit faire face à une situation interne des plus tendues au sein du Rassemblement national démocratique (RND). C'est dans ce contexte que se tiendra vendredi une session extraordinaire du conseil national du parti. L'occasion pour son patron intérimaire de tenter de contenir la colère qui monte au sein de sa formation politique. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Le score obtenu par le candidat du RND n'aura finalement pas été sans conséquences sur le parti. Déjà affaibli par un contexte politique qui n'est plus favorable aux anciens appareils du système, la direction du parti doit faire face au mécontentement de ses cadres dont les voix s'élèvent pour réclamer ni plus ni moins que le départ du secrétaire général par intérim. Un groupe de cadres du RND est l'auteur d'un appel dans lequel il est dit que le mauvais classement du candidat Mihoubi ne devait pas être endossé par le parti mais par le secrétaire général par intérim seul. Le groupe de frondeurs exige que Azzedine Mihoubi désigne un membre du bureau national pour diriger le parti jusqu'à la tenue de la session extraordinaire du conseil national et l'élection d'un nouveau secrétaire général. Azzedine Mihoubi prend le taureau par les cornes en convoquant pour ce vendredi une session extraordinaire de son parti. L'occasion pour le secrétaire général par intérim de tenter de contenir la crise et de remettre les pendules à l'heure. Avant même la tenue de ce rendez-vous organique, l'heure des règlements de compte avait sonné au sein du RND. Le 22 décembre dernier, la commission de discipline du parti se réunissait et prenait la décision de traduire devant ses membres pas moins de 4 de ses cadres, dont l'ancien porte-parole du parti, Seddik Chihab. Une décision qui n'a fait qu'attiser les tensions puisque réagissant à travers un communiqué et s'adressant aux militants du parti, Seddik Chihab a qualifié cette décision de tentative de vider le parti de ses «meilleurs» cadres pour servir dit-il, des «intérêts personnels». Il s'en est pris dans ce même communiqué à Azzedine Mihoubi, lui reprochant d'avoir fait le choix de mener la bataille de la présidentielle, une «aventure» dont le parti, dit-il, aurait pu faire l'économie. Vendredi prochain et à l'occasion de la tenue de la session extraordinaire du conseil national, le secrétaire général aura l'occasion de répondre à ses détracteurs tout en tentant d'éviter au parti un autre naufrage. Il était arrivé à la tête du parti après l'incarcération de l'ancien secrétaire général du parti. C'est dans l'urgence que le parti a dû lui trouver un successeur. Unique candidat à la succession de Ouyahia, il avait été non pas élu par ses pairs mais plébiscité par une motion de soutien au cours d'une réunion qui avait duré moins d'une heure. Un intérim qu'il doit assurer jusqu'à l'élection d'un nouveau patron pour le RND qui tente de survivre à une participation malheureuse à l'élection présidentielle. Une tâche qui s'avère des plus compliquées. N. I.