Le secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), Azzeddine Mihoubi, a instruit, avant-hier, la commission de discipline du parti pour convoquer quatre membres du conseil national, en l'occurrence Seddik Chihab, Hakim Bari, Lyès Berchiche et Amira Slim, et de geler pendant cet intervalle leur adhésion au parti. "Après examen des dossiers accompagnés des preuves et des décisions de gel des activités des concernés, la commission nationale de discipline a décidé de convoquer les intéressés dans les délais fixés par la loi afin qu'ils répondent des accusations portées à leur encontre", s'est contenté d'annoncer la direction de cette formation politique dans un communiqué publié sur sa page officielle, sans préciser ni la date de leur passage devant le conseil de discipline ni les griefs retenus contre eux. Rétablir l'ordre en sa faveur au sein du RND semble la priorité d'Azzedine Mihoubi, puisque sa première action, après son échec cuisant au scrutin présidentiel, a été de tenter de se débarrasser de ses détracteurs. Mardi dernier, il a réuni le bureau national pour, officiellement, évaluer sa participation à l'élection présidentielle, mais le conclave a débordé sur le comportement de certains élus nationaux et membres du conseil national accusés de "porter atteinte à la stabilité des instances réglementaires du parti, de diviser ses rangs et de passer outre les instructions lors du scrutin présidentiel". M. Mihoubi a, durant cette réunion, qualifié de "très positive" sa participation au scrutin présidentiel du 12 décembre, permettant pour la première fois au RND d'avoir son propre postulant. Une appréciation que ne partagent pas les cadres frondeurs qui n'hésitent pas à parler de "débâcle". Pour eux, Azzedine Mihoubi n'a pas "la prérogative d'engager des décisions disciplinaires, ni de prendre des décisions qui engagent l'avenir du parti. Sa mission en tant qu'intérimaire se limite à l'organisation du congrès extraordinaire", annoncé pour le 10 janvier.