De Tunis, Mohamed Kettou «La Tunisie et l'Algérie pourraient présenter un projet commun tendant à rétablir la paix en Libye. D'autant plus que les deux pays ont la même approche qui préconise une solution libyo-libyenne» à notamment dit le Président Kaïs Saïed. C'était lors d'une interview accordée, jeudi soir, à la télévision nationale au terme de ses 100 premiers jours au palais de Carthage. Dans cette interview, le chef de l'Etat tunisien a été amené à évoquer les divers dossiers sur lesquels il s'est penché depuis son investiture, à savoir l'économique et le social. Du fait de la prédominance du législatif sur l'exécutif, il a reconnu que ses actions se limitent à la proposition de projets de loi, tout en boostant l'action du gouvernement. Seul projet concret qui pourrait être le sien: la construction d'une « ville sanitaire » dans le centre du pays à Kairouan. L'étude est sur le point d'être achevée, mais les fonds font défaut. « Je m'évertuerai à les collecter », a-t-il dit comptant, sans doute, sur le recours aux aides extérieures. Kaïs Saïed, fidèle à ses propos lors de sa campagne électorale, a maintenu son refus de tenir des promesses. « Je travaille en silence et loin des caméras » sur des projets qui donneront espoir à la jeunesse et aux couches déshéritées. En outre, il a semblé préoccupé par le mode électoral en vigueur, qui doit être amendé pour assurer une meilleure représentativité et une stabilité des institutions. A propos des risques à courir en cas de rejet par le Parlement du gouvernement actuellement en phase de formation par Lyes Fakhfakh, le chef de l'Etat a dit qu'il pourrait recourir, malgré lui, à la dissolution du Parlement, bien que cela fasse perdurer la crise. Pour s'en défendre, il a simplement réaffirmé son attachement au respect de la Constitution. Chapitre relations extérieures, il s'est élevé avec vigueur contre toute forme de « normalisation » avec l'entité sioniste. Toute tentative dans cette voie relève de la « haute trahison ». Pour lui, la Palestine est une ligne rouge. M. K.