Les vendredis passent et le fossé entre les manifestants qui sortent encore tous les vendredis, et le pouvoir incarné présentement par le nouveau Président Abdelmadjid Tebboune, semble se creuser chaque vendredi davantage. Hier, et à l'occasion du vendredi dans son acte 50, outre les slogans habituels, le gaz de schiste était au menu. Cela, outre l'exigence de la libération des détenus, de tous les détenus du Hirak, surtout que, juste au début de la marche, une information faisait état de l'arrestation à Alger de l'activiste Nabil Alloune de M'chédallah, qui a été libéré il y a de cela trois semaines, début janvier. Les marcheurs réitéraient également l'exigence d'une transition démocratique telle que revendiquée par le Hirak dès le début ; une transition qui doit se faire selon les hirakistes, du moins ceux qui continuent à marcher, loin des arcanes du pouvoir Un long combat qui nécessite beaucoup de sacrifices et beaucoup de temps et surtout un long souffle. C'est là le défi auquel fait face le Hirak devant un pouvoir qui puise l'essentiel de sa légitimité depuis ce même Hirak en y intégrant des cadres et des activistes dont certains rejoignent leurs nouveaux postes dans la même soirée après la marche à laquelle ils participent. Une réalité à laquelle fait face le Hirak qui se trouve partagé entre les irréductibles qui ne veulent aucune concession au pouvoir, et les modérés qui rejoignent ce même pouvoir sans aucune hésitation, mais avec une intime conviction qu'ils pourront réformer le système. Y. Y.