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LETTRE DE PROVINCE
Bronz�s des marigots et mer-mirage
Publié dans Le Soir d'Algérie le 31 - 07 - 2010


Par Boubakeur Hamidechi
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Ils ont entre 8 et 12 ans et comme de juste ils ne sont pas plus hauts que l�inutile rambarde ceinturant les rares plans d�eau encore en fonction.
Chaque apr�s-midi, au moment o� le soleil d�cline et l�air se rafra�chit, ils investissent cette mer imaginaire afin de faire trempette. Ces canards barbotant au c�ur de l��t� font partie de la prime enfance orpheline de vacances. Des laiss�s-pour-compte des bains marins subventionn�s parce qu�ils sont les pauvres des pauvres jamais recens�s. D�une grande complicit�, ils se donnent le mot afin de se retrouver chaque jour au bord de ces mares de fortune jamais nettoy�es et jamais aseptis�es par un quelconque service communal. Mais que leur importe le risque des maladies, ils n�en connaissent d�ailleurs, ni le sens des mots qui les d�signent ni comment s�en pr�munir. Chiens perdus sans collier, au c�ur de la canicule, ils vont � l�instinct mais �galement par le bouche-�-oreille vers ces minuscules rivages pollu�s o� les eaux sont aussi dormantes que les parents sont assoupis par l�extr�me mis�re. Bronz�s du macadam, ils connaissent tous les marigots d�une ville � la fois si proche et si lointaine de la mer. C�est dire que survivre en juillet sur ce rocher d�enfer n�est jamais simple. Ici l�appel � l��vasion n�a jamais eu le sens que lui donnent les prospectus touristiques. Il �voque plut�t le d�sir indicible d��chapper � cette incarc�ration solaire. Or, puisque tout semble fichu et sans appel pour cette enfance en rade, ne vaut-il pas mieux accompagner les privil�gi�s, de seconde zone, qui parviennent, en d�pit de tout, � transhumer vers des rivages cl�ments ? Embarquons vite pour une excursion entre la fournaise constantinoise et la douceur skikdie. Voyage initiatique pour les plus petits et p�lerinage in�vitable pour les a�n�s. Car Skikda a, de tout temps, �t� un refuge et une retraite contre la mortelle canicule plut�t qu�une destination �lective ! Et pour cause on ne choisit pas de se rendre dans ces rivages mais de s�y retirer momentan�ment. � ce propos, les g�ographes et autres m�morialistes ont eu souvent la pr�cision et l��vocation peu illustratives. Eux dont les savoirs consistent, soit � mesurer les distances soit � entretenir la l�gende, ignorent cependant l�illusion magique qui met en phase un �ici� et un �ailleurs�. Ainsi en est-il de certaines villes r�put�es fonci�rement continentales alors qu�elles ne respirent que par des bronches oc�anes. � l�inverse, il en est d�autres dont l�intimit� marine n�a gu�re influ� sur les extractions de sa population. En effet, qui ne conna�t pas ces cit�s qui tendent leurs bras vers l�oc�an en d�pit de l�obstacle qui les en s�pare ? Et qui n�a pas d�couvert, un jour, que d�autres demeurent f�ch�s avec l�infini liquide malgr� la proximit� ? Mieux qu�un d�menti � la rationalit� des cartes g�opolitiques, ce contraste r�v�le une �trange cartomancie des lieux. C�est-�-dire une aspiration secr�te qui habite chaque territoire. Alors Constantine est-elle v�ritablement une ville terrienne ? De moins en moins la certitude �taye la g�ographie car rarement cette cit� s��tait refus�e aux noces marines. Bien que toutes les cartes routi�res la rel�guent � 80 bornes des rivages ne change rien � son go�t immod�r� par les �tendues liqu�fi�es. Les chroniqueurs arabes de l��ge d�or, �tonn�s par sa posture a�rienne, n�avaient-ils pas d�j� admis qu�elle �tait cousine germaine de cet �ailleurs marin� ? Dans sa prose lyrique, le voyageur Al Bakri parlait d�elle en termes �th�r�s. �En d�pit de l�imposante pr�sence de la roche, il humait, disait-il, des effluves marins dans ses murs.� Nous voil� dans un arpentage particulier celui qui est revisit� par les �sens�. Cette sensibilit� qui d�c�le le discret appel de la mer � l�approche de l��t� quand le complot du soleil et de la roche rend insoutenables les jours. C�est donc un tutoiement ancien qu�elle entretient depuis avec l�oc�an. De fait, les Constantinois ne s�y rendent pas uniquement dans ce proche ailleurs comme l�on rend les armes et que l�on capitule devant le soleil. La mer se visite dans une sorte d�all�geance pa�enne encore pr�sente dans les derniers pans d�une urbanit� de plus en plus menac�e. C�est dire que la mer est per�ue comme le compl�ment de leur rocher. Une sorte de prolongement mythique et mystique sans lequel les saints tut�laires ne sauraient �tre convenablement honor�s. Par le lointain pass�, les femmes �d�ici� quand elles abordaient ces rivages ne se consacraient-elles pas � des ablutions ? Dans un rituel immuable, ne ramenaient-elles pas �galement de ce s�jour des flacons de son eau ? Talisman de jouvence et promesses d�un retour cyclique constituaient la double signification de cette r�v�rence � la mer. Autres temps, autres m�urs, dit-on. De nos jours, cette relation c�r�monieuse avec l�oc�an est certes tomb�e en d�su�tude et plus personne ne songe � la ressusciter. Mais la passion marine, elle, est demeur�e intacte. Constantine qui s�y attache toujours en ayant fait de Skikda son bastingage initial a cependant de plus en plus de difficult�s � s�y rendre en masse et pour de longs s�jours. Destination, des petites gens et des modestes bourses, elle est devenue inaccessible lorsque la petite pauvret� se mue en mis�re. Les enfants qui peuplent les �jets d�eau� constantinois en sont la preuve. Eux qui sans amertume inventent la magie de la� mer. Et, � leurs risques et p�rils, t�moignent de ces temps difficiles.


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