Grâce à la vaccination, l'Algérie a réussi à éradiquer plusieurs maladies infectieuses. En 2016, elle a été certifiée par l'OMS en éliminant la polio et le tétanos. Néanmoins, des maladies infantiles que l'on croyait disparues ont réapparu, en raison du manque de confiance des citoyens. Ainsi, en 2018, l'on a enregistré 29 000 cas de rougeole et 22 décès. La vaccination rencontre encore beaucoup de résistance. Le ministère de la Santé peine à assurer une couverture vaccinale de plus de 95% pour atteindre l'immunité contre certaines maladies encore en circulation. L'appréhension n'est, cependant, pas propre à l'Algérie. Le calendrier national de vaccination infantile, lancé dans les années 1970, a connu plusieurs mises à jour entre 1997 et 2018. Une nécessité pour répondre aux nouveautés scientifiques et aux recommandations de l'OMS. Ainsi, pour garantir une vaccination globale et gratuite, plus d'un million de nourrissons âgés de moins d'un an et plus de deux millions d'enfants scolarisés bénéficient annuellement de l'immunisation. Ce calendrier a contribué à la baisse du taux de mortalité infantile et à la concrétisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en matière de santé, outre l'obtention de plusieurs certifications auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), attestant de l'élimination de certaines maladies infectieuses. A ce titre, depuis 2007, aucun cas de diphtérie et de coqueluche n'a été enregistré. D'ailleurs, fin 2016, l'Algérie a réussi à obtenir les certifications d'élimination de la poliomyélite et du tétanos. Cependant, en 2018, l'on a enregistré 29 000 cas de rougeole et 22 décès. Cette propagation, sans précédent, fait suite à l'abstention des parents de vacciner leurs enfants ces dernières années, due au manque injustifié de confiance et de sensibilisation. Cette situation alarmante a, toutefois, permis aux parents de comprendre l'importance de la vaccination. Le docteur Lyes Merabet, président du SNPSP, a expliqué que l'objectif n'est pas d'éradiquer la rougeole qui sévit toujours dans des cas endémiques, mais d'atténuer le nombre de cas touchés et d'éviter les complications comme la méningite et les gênes respiratoires. La vaccination contre l'hépatite B et C, poursuit-il, qui est à l'origine des insuffisances hépatiques et les cancers du foie. L'objectif consiste à limiter la chaîne de transmission. D'autres vaccins restent recommandés mais pas obligatoires. C'est le cas notamment, explique le docteur Merabet, du vaccin antigrippal. Pourquoi la vaccination continue de susciter de l'appréhension malgré les preuves de son efficacité ? Le président du Syndicat national des praticiens de santé publique justifie cette situation par les innovations dans ce domaine. Selon lui, des cas de complications liées aux vaccins ont aussi ouvert le débat sur la remise en cause de la vaccination. C'est le cas en Algérie, en 2015, avec les décès de nourrissons enregistrés après avoir fait le vaccin Pentavalent. La décision du ministère de la Santé de retirer ce vaccin du marché et de le remplacer, sans donner les conclusions de l'enquête, n'a fait qu'augmenter la suspicion des citoyens. Par ailleurs, notre pays importe tous ces vaccins généralement de l'Inde ou de la Chine. L'Institut Pasteur d'Algérie fabrique, toutefois, des produits biologiques à usage humain, vétérinaires ou environnemental (vaccins, sérums et milieux de culture) et des réactifs de laboratoire et de diagnostic par les vaccins et sérums à usage humain, l'IPA fabrique le vaccin antirabique, le vaccin antityphoïdique et paratyphoïdique A et B (TAB), le sérum antiscorpionique, le sérum antivipérin et le sérum antirabique. Quel est l'intérêt d'un vaccin ? L'objectif des vaccins est de faire croire à l'organisme qu'il est en train d'être attaqué par une maladie spécifique et le corps réagit en produisant des anticorps. En général, les anticorps restent dans le système, même après la maladie et le protègent à nouveau contre le mal plus tard. Cela s'appelle l'immunité. La science médicale a ainsi trouvé ce moyen efficace d'aider le système immunitaire à lutter contre la maladie grâce à l'utilisation des vaccins. Certains vaccins sont composés du virus atténué de la maladie. Ces vaccins (le vaccin contre la rougeole, par exemple) sont très efficaces. D'autres sont des vaccins «inactivés» (tués) et il faut plusieurs doses pour développer la réponse immunitaire (par exemple, le vaccin inactivé contre la poliomyélite). D'où le principe des rappels périodiques. Ces vaccins peuvent être administrés aux enfants par injection ou sous forme de gouttes à avaler. Il n'existe pas d'alternatives efficaces à la vaccination en matière de protection contre les maladies infectieuses graves et parfois mortelles. Même si, chez les bébés, l'allaitement peut aider à prévenir certaines maladies, il n'est pas aussi efficace que la vaccination, en ce qui concerne la protection contre les maladies graves. S. A.