Ayant fini par quitter le navire de l'opposition, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) veut se rapprocher du pouvoir, en proposant ses services au nouveau chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La politique de l'entrisme a toujours accompagné le parti islamiste du MSP. Et il ne s'en cache pas, assumant sa position. Le président de ce parti islamiste, Abderrezak Makri,ne laisse aucun doute à propos de sa nouvelle position : « Le MSP est un partenaire du Président Tebboune en ce qui concerne les réformes , et rien n'oppose les deux parties en matière de ce qui est demandé pour transiter vers la nouvelle République .» Intervenant au forum du quotidien arabophone Echourouk, le chef du parti islamiste a affirmé que son parti ne s'oppose pas à l'agenda et au programme du chef de l'Etat, soutenant, au contraire, que le devoir lui dicte d'aider Tebboune à réussir. Partisan de la prolongation du quatrième mandat de Boutefllika, suite à sa rencontre avec Saïd Bouteflika, avant le début du mouvement populaire du 22 février qui a balayé tout le régime de Bouteflika, Makri propose ses services au nouveau chef de l'Etat, éprouvant ainsi le besoin de réintégrer le giron du pouvoir, ou du moins mettre fin à son opposition déclenchée en 2012, dans le sillage de ce qui est appelé le printemps arabe. Pour rappel, en 2012, le MSP, qui voyait le succès des islamistes dans les pays de la région, s'était retiré de l'Alliance présidentielle autour de Bouteflika pour se dissoudre dans une nouvelle alliance avec deux autres partis islamistes. Cette alliance s'est soldée par un échec cuisant. Le parti a intégré l'opposition, constituant avec les démocrates et les islamistes, au lendemain de la présidentielle qui a consacré le quatrième mandat, une coalition qui avait proposé une plate-forme de transition. Affichant publiquement son opposition au cinquième mandat, le parti a soutenu dans les coulisses le projet de maintien de Bouteflika au pouvoir. Abderrezak Makri a exprimé le soutien de sa formation aux élections législatives anticipées, après le référendum sur la révision constitutionnelle et la révision de la loi électorale, affirmant que le véritable dialogue avec le Hirak est de recourir à l'urne à travers des élections transparentes. Et si le parti réalise un résultat positif lors des prochaines élections législatives, le président du MSP affirme que sa formation sera dans son droit de figurer dans la composante du gouvernement. K. A.