La direction du RND n'annulera pas sa rencontre avec le président du MSP, Abderrezak Makri, et ses proches collaborateurs, programmée pour demain dimanche au siège national du parti à Ben Aknoun, avons-nous appris de sources proches du bureau politique. Le rendez-vous ne sera compromis que si le MSP révise son planning après la sortie médiatique du chef d'état-major de l'armée et vice-ministre de la Défense nationale, le général-major Gaïd Salah. Dans une allocution transmise sur la chaîne de télévision publique (ENTV), ce dernier a catégoriquement rejeté l'option d'une implication de l'ANP dans la gestion d'une phase de transition de cinq ans, telle que suggérée par le MSP, l'institution devant se consacrer strictement, précise-t-il, à des missions constitutionnelles. "Il ne fallait pas s'attendre du tout à ce que l'armée accompagne le projet de Makri, d'une manière ou d'une autre", affirme un cadre du RND. Pour quelle raison le parti souhaite-t-il aller à cette rencontre, dès lors que le principe fondateur de la démarche politique du Mouvement de la société pour la paix ne semble guère fédérateur, y compris du côté de l'opposition ? "Du moment que le MSP ne remet pas en cause les échéances électorales, nous sommes disposés à écouter ce qu'il a à proposer", nous explique-t-on. Le "rapprochement" entre Ahmed Ouyahia et Abderrezak Makri ne durerait, toutefois, que le temps d'une réunion à l'abri des oreilles "indiscrètes" des journalistes. Le SG du RND ne veut pas d'un échange anecdotique comme ce fut le cas lors de l'entrevue entre Djamel Ould Abbes et Abderrezak Makri, au siège du FLN, mardi dernier, explique notre source. C'est dire que la rencontre au sommet RND-MSP ne sera qu'une formalité, un geste de courtoisie d'Ahmed Ouyahia envers un ancien allié politique, ou carrément une opération marketing. Il est déjà certain que le patron du RND refusera poliment l'offre de son homologue du MSP. Le parti, qui s'est déjà positionné officiellement en faveur de la candidature du président Bouteflika pour un cinquième mandat à la tête de la magistrature suprême, ne déviera guère de sa trajectoire, pour emprunter une voie jugée hasardeuse. Au RND, l'on s'attend, d'ailleurs, à ce que le président du MSP modifie sa feuille de route, pour rendre son offre politique moins controversée. "Nous supposons que son véritable objectif est de revenir à l'Alliance présidentielle sans perdre la face", soutient notre interlocuteur. Pourtant, Abderrezak Makri n'a eu de cesse de répéter que la formation qu'il dirige ne retournera jamais dans le giron du pouvoir, qu'il a quitté avec fracas en 2012, à quelques encablures des élections législatives qu'il pensait gagner largement à l'instar des Frères musulmans en Egypte et d'Ennahda en Tunisie. Sauf qu'en politique, et spécifiquement en Algérie, les changements de cap ne relèvent pas de l'hérésie. Souhila H.