La mercuriale, comme � chaque fois � l�approche du mois de Ramadan, se d�couvre des ailes. Aucun produit n��chappe � cette �loi du march� sp�cifiquement alg�rienne. Cette envol�e des prix, y compris ceux des produits agricoles de saison, d�ment les annonces en fanfare des pouvoirs publics, notamment celles du minist�re du Commerce qui avait clam� une intervention de l�Etat pour r�guler le march�. Les pouvoirs publics avaient m�me pr�conis� de se donner les moyens l�gaux d�intervenir sur un march� o� les prix sont libres, c�est-�-dire soumis � la seule loi de l�offre et de la demande. Une loi sur les pratiques commerciales a m�me �t� vot�e par le Parlement d�but juillet. Cependant, cette derni�re reste de peu d�effet sur le march�. Du moins, les m�nages qui se saignent sans pouvoir remplir le couffin ne voient rien venir. Ils craignent surtout que les pouvoirs publics �chouent devant les puissants r�seaux sp�culatifs qui semblent avoir pignon sur march�. Leurs craintes sont d�autant plus l�gitimes que le gouvernement a rarement tenu ses promesses en la mati�re. Des promesses sorties comme une vieille rengaine � chaque veille de Ramadan. Cette ann�e, c�est tout un train de mesures qui se trouve annonc�, renforc� par un dispositif l�gal qui permet aux pouvoirs publics de tordre le cou � l��conomie de march�. En ce sens que le d�partement du commerce peut, si le march� venait � s�enflammer, agir soit en fixant les marges b�n�ficiaires soit en plafonnant carr�ment les prix de produits pris de fr�n�sie. Cela dans les textes. La r�alit�, cependant, pourrait s�av�rer tout autre. La subite flamb�e des prix des viandes blanches ne force pas � l�optimisme quant � la ma�trise du march� par les pouvoirs publics. Pourtant, un plan sp�cial d�approvisionnement du march�, associant plusieurs minist�res, est mis sur pied. L�efficience de ce m�canisme tarde � se faire sentir, tant le march� poursuit � fonctionner selon sa propre logique, faite de d�r�gulations successives. Des d�r�gulations qu�il sera difficile de corriger � mesure qu�approche le Ramadhan o� le comportement boulimique des m�nages ne favorise pas la stabilisation du march�. Aussi, pour les pouvoirs publics qui essayent vainement la m�me recette, la t�che s�av�re d�j� ardue. D�autant plus ardue que les sp�culateurs, v�ritables ma�tres du march�, ne d�sarment toujours pas. Et tant qu�ils auront le contr�le du march�, ils provoqueront des d�r�gulations lesquelles leur permettent d�engranger des profits faramineux. Pour qu�elle soit efficace et porteuse, l�action des pouvoirs publics doit se tourner vers le d�mant�lement des r�seaux sp�culatifs. Autrement, il ne sert pas � grand-chose de tenter d�inonder le march�. �a serait comme remplir le tonneau des dana�des.