Des centaines de manifestants ont battu le pavé en cette 23e édition de l'élan pacifique pour le changement du système en place qui survit encore, malgré les appels réitérés presque quotidiennement par les diverses manifestations. Pour ce 23e vendredi, les marcheurs, qui ont emprunté le même itinéraire du centre-ville depuis le premier vendredi du hirak, ont beaucoup insisté sur le départ de Bensalah, tout en signifiant leur refus d'organiser l'élection présidentielle avant son départ. Cependant, ils ont aussi appelé le pouvoir réel à lancer des concertations sérieuses avec les vrais représentants du hirak et des personnalités du consensus pour l'organisation d'une élection présidentielle transparente. Ils ont aussi réitéré le slogan phare, à savoir "Dawla madania, machi âaskaria" (un Etat civil et non militaire). Leur refus de cautionner la liste des personnalités proposée par le système pour lancer le dialogue avec les représentants de la société civile et du hirak a également été exprimé. Des slogans comme "Ya Bensalah dégage" et "Errahlou, qolna errahlou" (Dégagez, on a dit dégagez) ont été largement scandés par ces irréductibles qui sont, certes, relativement peu nombreux, mais tiennent toujours à marquer leur présence en cette journée exceptionnellement caniculaire et qui sacrifient une journée de détente à la plage et ailleurs pour que ce mouvement ne soit pas étouffé, d'autant qu'une petite minorité essaye de démoraliser ces manifestants en lançant, de temps à autre, des expressions qui appellent à mettre fin à ces marches qu'ils jugent inutiles en cette conjoncture. Mais ces irréductibles ne répondent aux provocations que par "Silmiya, Silmiya" (Pacifique, pacifique) ou encore "Djazaïr horra dimocratia" (Algérie libre et démocratique). Les Skikdis ont, encore une fois, été au rendez-vous pour apporter leur pierre pour l'édification d'un pays véritablement démocratique. A. Boukarine