L'hommage à Mouloud Feraoun est reporté à cause du coronavirus. L'écrivain est né le 8 mars 1913 à Tizi-Hibel (Tizi-Ouzou). Il est mort assassiné par l'OAS à Alger, le 15 mars 1962, quelques jours avant le cessez-le-feu. Le mois de mars, ainsi, est en même temps la célébration de l'anniversaire de Mouloud Feraoun et la commémoration de sa mort. Toutes les activités commémoratives du 58e anniversaire de l'assassinat de l'écrivain Mouloud Feraoun, prévues dans son village natal à Tizi-Hibel, au sud de Tizi-Ouzou, ont été reportées au 16 avril prochain, pour cause de risque de la pandémie de coronavirus (Covid-19), a indiqué l'association culturelle Mouloud-Feraoun de Tizi-Hibel. «Nous nous sommes contentés pour aujourd'hui d'une célébration réduite au strict minimum juste pour marquer l'évènement, à cause de la pandémie de coronavirus et décidé de reporter l'ensemble des activités prévues pour cette célébration au 16 avril prochain coïncidant avec la Journée du savoir», a indiqué à l'APS Nessah Mokrane, président de l'association. Le programme des activités commémoratives comportait plusieurs concours et activités interactives avec la participation des élèves de différents cycles scolaires, prévus en collaboration avec la Direction locale de l'éducation. Après des études à l'Ecole normale de Bouzaréah à Alger, Mouloud Feraoun entame une carrière d'instituteur dans son village natal en 1935 qui le mènera en 1957 au Clos-Salembier (aujourd'hui El-Madania) à Alger, toujours en tant que directeur d'école. En 1939, il a commencé à écrire son premier roman, Le Fils du pauvre, qui avait ensuite reçu le Grand Prix de la Ville d'Alger. En 1960, Mouloud Feraoun est devenu inspecteur des Centres sociaux (créés à l'initiative de Germaine Tillion) à Château-Royal près de Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger. Le 15 mars 1962, quatre jours avant le cessez-le-feu issu des accords d'Evian, six responsables des Centres sociaux éducatifs étaient assassinés par un commando de l'OAS. Ils remplissaient leur mission éducative : organiser l'enseignement de base, ainsi que la formation professionnelle des jeunes Algériens. Les six responsables froidement assassinés avaient pour noms : Mouloud Feraoun, Max Marchand, Marcel Basset, Robert Eymard, Ali Hammoutène et Salah Ould Aoudia. Mouloud Feraoun est l'auteur d'une œuvre prolifique, dont les romans Le Fils du pauvre publié en 1950, La Terre et le Sang (1953), Jours de Kabylie (1954) et Les Chemins qui montent (1957). Il est également l'auteur d'une traduction des Poèmes de Si Mohand, ainsi que de trois œuvres parues à titre posthume : Lettres à ses amis publiées en 1969, L'Anniversaire en 1972 et La Cité des roses en 2007. Kader B.