Comme chaque année, les citoyens de Tizi Hibel et de toute la région des Ath Douala se sont donné rendez-vous, hier matin, au cimetière pour honorer la traditionnelle cérémonie de recueillement à la mémoire du célèbre écrivain Mouloud Feraoun et de ses cinq compagnons du secteur de l'éducation nationale, lâchement assassinés le 15 mars 1962 à Ben Aknoun par l'OAS. En dépit de l'annulation de toutes les manifestations culturelles à travers tout le pays à cause des mesures préventives contre la pandémie du coronavirus, l'association culturelle "Mouloud Feraoun" et le comité de village de Tizi Hibel, dans la commune d'Aït Mahmoud, relevant de la daïra de Béni Douala, ont tenu toutefois à rendre un vibrant hommage, hier, à la mémoire de l'illustre écrivain Mouloud Feraoun et de ses cinq compagnons Ali Hammoutène, Max Marchand, Salah Ould-Aoudia, Marcel Boisset et Eric Eymard, tous des inspecteurs des centres sociaux à l'époque, lâchement assassinés le 15 mars 1962 à Ben Aknoun par les sanguinaires de la sinistre OAS de Salan et de Susini, soit à quatre jours seulement du cessez-le-feu historique du 19 mars 1962. Comme chaque année, les citoyens de Tizi Hibel et de toute la région des Ath Douala se sont donné rendez-vous, hier matin, au cimetière de Tizi Hibel pour honorer la traditionnelle cérémonie de recueillement à la mémoire du célèbre écrivain Mouloud Feraoun et de ses cinq compagnons du secteur de l'éducation nationale, froidement mitraillés à la fleur de l'âge par des sanguinaires et partisans haineux de l'Algérie française. Après le traditionnel rituel de dépôt de fleurs assuré, en présence d'une foule nombreuse, par les adhérents de l'Association culturelle "Mouloud Feraoun", les membres du comité de village de Tizi Hibel, des parents du regretté écrivain Rachid Aliche de Taguemount-Azzouz, ainsi que les représentants de la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et les élus des APC d'Ath Aïssi, de Tizi Ouzou et de Larbâa Nath Irathen, il y eut de nombreuses prises de parole qui ont permis de rappeler les circonstances du crime odieux de Château-Royal, à Ben Aknoun, le 15 mars 1962 et de souligner, à l'occasion, la symbolique de ce 58e anniversaire de la disparition tragique de Feraoun et de ses compagnons et ce, au moment où tout le peuple algérien s'apprêtait à célébrer l'indépendance du pays après sept ans et demi de guerre impitoyable contre l'armée française. "Malgré la conjoncture difficile que nous vivons actuellement à cause de cette pandémie du coronavirus qui appelle à la prudence et à la prévention de masse, nous n'avons pas voulu trop médiatiser cet événement cette année et avons même dissuadé des centaines de collégiens de Tizi Ouzou, de Béjaïa et de Larbâa Nath Irathen pour ne pas effectuer le déplacement à Tizi Hibel. Nous nous sommes contentés d'organiser cette cérémonie de recueillement par devoir de mémoire et à titre symbolique avec les villageois de la région, pour que le souvenir de Feraoun et de ses compagnons lâchement assassinés par l'OAS le 15 mars 1962 soit toujours vivant dans nos cœurs", nous a déclaré Ali Feraoun, le digne héritier de l'illustre écrivain, accompagné de sa sœur Baya. De son côté, le président de l'association culturelle "Mouloud Feraoun", Mokrane Nessah, dira : "58 ans après son lâche assassinat par les criminels de l'OAS, Mouloud Feraoun reste un symbole et une fierté pour tous les citoyens de notre village Tizi Hibel, de notre région Béni Douala et de l'Algérie tout entière, car son nom et son humanisme ont dépassé nos frontières et sa grande œuvre littéraire a désormais une dimension universelle."