Aucun scénario n'est écarté face à l'évolution du coronavirus. Le ministère de la Santé dit se préparer à toutes les ripostes possibles. Aucune mesure n'est écartée y compris le confinement de la région de Blida et l'interdiction pure et simple des regroupements. C'est l'évolution de la situation épidémiologique qui dictera les mesures à prendre. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le nombre de cas enregistrés actuellement par l'Algérie n'appelle pas plus de mesures restrictives. Le ministre de la Santé assure, cependant, que son département n'hésitera pas à prendre des mesures drastiques si la situation devait évoluer dans les jours à venir. Le confinement des régions de Blida et de Boufarik n'est pour l'heure pas envisagé mais n'est pas à écarter. Il ne s'avère pas nécessaire, dit-il, au regard du nombre des cas actuels puisque, estime le ministre de la Santé, cette mesure a été prise par d'autres pays en raison du nombre important de cas. Le Pr Benbouzid dit espérer ne pas en arriver là en raison des conséquences du confinement. Autre mesure envisageable, l'interdiction de tout rassemblement à travers la promulgation de textes qui sanctionneraient les contrevenants. Le Professeur Benbouzid considère que actuellement, c'est le « scénario européen » qui l'emporte et pour lequel l'Algérie, dit-il, a pris pour le moment les mesures nécessaires. Si le nombre de cas avérés est, dit-il, «inquiétant», il préférerait adopter un discours «apaisant» tout en restant en «attente armée» avec des plans «à tous les niveaux» et une possibilité de riposte adaptée. Le Pr Benbouzid, qui était l'invité de la Chaîne 3 de la Radio nationale, assure suivre les statistiques en provenance d'Europe et celles fournies par la cellule de veille au niveau de l'Institut Pasteur. L'invité de la radio n'a pas caché sa satisfaction de la décision prise hier consistant à suspendre les vols vers et de provenance de l'Europe. Il dit avoir espoir qu'avec l'arrêt des vols, la situation deviendra maîtrisable puisque jusque-là les cas enregistrés en Algérie avaient un lien direct ou indirect avec les personnes en provenance de la France et ayant séjourné à Blida. Les statistiques, dit-il, sont formelles : dans chaque vol, il y a deux porteurs potentiels du virus. Interrogé au sujet de la capacité du système de santé à faire face à une rapide évolution des cas, le ministre de la Santé répond qu'aucun système de santé ne l'était mais que les moyens existaient pour y faire face. L'Algérie, dit-il, dispose d'un stock suffisant de bavettes au niveau des hôpitaux et de la Pharmacie centrale des hôpitaux. Toutes les opérations d'exportation de ces bavettes sont suspendues. Les gels hydroalcooliques, quant à eux, peuvent être fabriqués en Algérie, dit-il, alors que les cliniques privées seront sollicitées en cas de besoin. Beaucoup d'entre elles, dit-il, ont spontanément fait part de leur disponibilité à soutenir l'action des pouvoirs publics. La situation actuelle, estime le ministre de la Santé, est une bonne occasion pour faire le diagnostic du système de santé en mettant le doigt sur les points noirs que sont, par exemple, les urgences et pour lesquels, dit-il, des mesures fortes seront annoncées. N. I.