Par Belhaouari Benkhedda, enseignant universitaire Ce que nous vivons, c'est une guerre qui ne dit pas son nom. Le criminel coronavirus fait l'objet de nombreux détournements. A qui profite le crime ? Telle est la question majeure. Donald Trump exploite le Covid-19 pour dynamiter les Etats. Un crime contre l'humanité est en train de se produire. Les pays du Nord Les grands médias et gouvernements mettent l'accent sur les taux de mortalité. Ils créent un climat de compassion pendant la crise de santé publique actuelle. Mais le malheur des peuples fait le bonheur des banksters. Depuis le mois de septembre, les médias mainstream font le black-out sur la plus grande crise financière du vingt-et-unième siècle. Le coronavirus est une aubaine pour les banquiers qui ont escroqué les peuples. Après l'orage, lors de la présentation du bilan des morts, la crise financière sera imputée au soldat Covid-19. Selon le journaliste économique Pierre Jovanovic, la crise de 2008 à côté de celle-ci, c'est de la rigolade (voir l'entretien « Crise : le pire est devant nous » publié sur son site officiel. Il ne faut surtout pas faire la correspondance entre la pandémie et l'effondrement des marchés. La tension sur les marchés était déjà là depuis le mois de septembre. Les éléments d'une nouvelle crise financière étaient réunis, le coronavirus constituait l'étincelle ou le détonateur de la crise boursière et non la cause (voir l'article du Dr Eric Toussaint, la pandémie du capitalisme, le coronavirus et la crise économique, publié sur le site mediapart.fr). Les finances étasunienne et européenne sont frappées par un « crédit crunch », les banques privées manquent d'argent pour fonctionner au quotidien et les banques centrales, la BCE et la FED, sont obligées d'intervenir en injectant des dizaines de milliards de dollars par jour pour éviter que le système s'effondre. Le système bancaire est en banqueroute totale. Les banques sont dans une situation épouvantable au point où la FED et la BCE font tourner la planche à billets à plein régime. La situation est grave, il n'y a pas de remède actuellement, la relance économique n'est pas pour demain, la moitié des plus grandes sociétés cotées en Bourse sont sur le point d'être notées « Junk Bond », c'est-à-dire obligation pourrie (voir le documentaire Effondrement, la Résistance s'organise). De plus, les Etats sont asphyxiés sous la dette. La crise de la dette publique aura de lourdes conséquences : chômage massif, privatisation de la santé, de l'éducation, du transport, etc. Il faut tout vendre aux banksters pour renflouer leurs banques responsables de la dette ! On a l'impression que c'est fou, comme Donald Trump ! Mais, en fait, c'est criminel. Les lecteurs les plus avisés connaissent la fameuse phrase de Mayer Amshel Rothschild : « Donnez-moi le pouvoir de créer la monnaie et je me moque de qui fait les lois ! » Les pays du Sud Ordo ab chao (l'ordre à partir du chaos), c'est la politique étasunienne pratiquée dans les pays résistant au mondialisme comme l'Iran, la Syrie, le Venezuela ou encore l'Algérie. Tous les moyens sont bons pour déstabiliser les Etats : terrorisme, opium, fausse monnaie et coronavirus. La stratégie du choc a été adoptée par la CIA pendant les manifestations qualifiées de révolutions colorées et de printemps arabe. Aujourd'hui, il est devenu clair que Washington vise à faire main basse sur les ressources naturelles de la planète, implanter des bases militaires à proximité des passages maritimes stratégiques, diluer le nationalisme dans des unions supranationalistes et assurer la domination d'Israël sur la Palestine. Au Moyen-Orient, Daesh et Covid-19 sont les deux faces d'une même pièce. Donald Trump les utilise conjointement pour exercer une pression maximale sur Téhéran et le Hizbollah. Le Liban est asphyxié par une crise bancaire sans précédent, le Premier ministre vient de déclarer que le pays n'est pas en mesure de rembourser sa dette. Donald Trump, à travers les médiamensonges, présente le Hizbollah comme le responsable d'une crise politique qui empêche la relance économique, il espère préparer une révolte populaire contre le parti qui mène une résistance contre Israël et Daesh. C'est la ruée vers les banques libanaises. Le taux de chômage dans le pays du Cèdre est estimé à 25%. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale veulent imposer l'austérité au Liban. Le Hizbollah répond qu'il faut savoir dire non aux diktats du FMI et de la BM. Mais le Covid-19 paralyse l'économie libanaise. Donald Trump n'éprouve aucune compassion pour le peuple libanais, il est entrain de punir le Liban pour avoir fait face à Israël. Le même scénario est envisagé en Iran à quelques détails près. Donald Trump veut punir les Iraniens pour avoir soutenu les Palestiniens et les Yéménites opprimés par Netanyahu et Ben Salmane. L'Iran fait face à une pression extraordinaire depuis que les Etats-Unis ont imposé un embargo pétrolier. Face au coronavirus, les Etats-Unis continue à exercer leur blocus et priver les Iraniens des médicaments. Le blocus économique imposé en Iran par les états-Unis tue les Iraniens. Le coronavirus paralyse aussi l'économie de plusieurs pays en développement comme l'Algérie. Ces pays ne pourront probablement pas compter sur le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) fragilisé. Le FMI ne perd pas de temps, il a déjà annoncé des plans d'urgence, prêts à être déployés, pour aider les pays qui ne parviendraient pas à faire face au coronavirus ! Pourtant, le FMI est responsable de la généralisation des politiques qui ont cassé les systèmes de santé publique : augmentation du coût des soins, suppression de postes de travail, suppression de lits d'hôpitaux, privatisation de la santé publique, etc. En fait, ce qui se passe au Liban n'est que le miroir de ce qui va se produire dans plusieurs pays. Aujourd'hui, le virus est là. Pour quelques poignées de dollars Donald Trump est prêt à tout. La résistance est notre destin, elle nous permet d'avoir de braves enfants. B. B.