Aux bouleversements engendrés par le coronavirus ces dernières semaines dans la société, s'ajoute la forte probabilité de prolongement des vacances scolaires censées prendre fin le 5 avril prochain, ce qui risque de chambouler fortement le reste du programme. Comme alternative, le ministère de l'Education nationale préconise la méthode des cours à distance. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Face à cette situation exceptionnelle, le département de Mohamed Ouadjaout ne voit d'autre moyen de sauver l'année scolaire que de mettre à la disposition des élèves des trois paliers une plateforme numérique leur permettant de suivre les cours à distance. Selon des échos, une note à cet effet aurait été adressée aux Directions des wilayas leur signifiant de choisir les enseignants jugés les plus aptes à dispenser ces cours. Une mesure qui cible particulièrement les classes d'examens, dont le calendrier pourrait éventuellement être bouleversé si cette crise sanitaire perdure. En réaction à cette décision, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, s'interroge sur la faisabilité de la chose. Joint hier par téléphone, il a indiqué qu'en supposant que cette disposition soit mise en place, «à qui profitera-t-elle réellement ?», sachant que l'accès à l'internet n'est pas donné à tous. «Une fois de plus, seuls les mieux nantis auront droit à ce privilège», a-t-il indiqué. Selon lui, c'est bien beau de prendre de telles mesures mais «encore faut-il avoir les moyens de sa politique», dira-t-il. Boualem Amoura estime que dans l'absolu, cette épidémie «n'a pas eu d'incidences dramatiques sur le déroulement de l'année scolaire». En ce qui concerne le sort des classes d'examens, si les cours ne sont pas repris, notre interlocuteur relativise et soutient que, pour les classes de cinquième, par exemple, «il suffit de prendre en considération les moyennes des deux premiers trimestres pour le passage au cycle moyen», en ce sens, estime-t-il, qu'en général, «la majorité écrasante des élèves de 5e passent». En revanche, pour les candidats au bac, «des mesures exceptionnelles devront être prises». Le président du Satef préconise d'ailleurs que cet ultime examen soit reporté au mois de septembre, vu cette conjoncture extraordinaire. Cela exigerait aussi, poursuit-il ,«des sacrifices» de la part des enseignants. «Il serait, par exemple, judicieux de faire réviser les élèves dans les classes au mois d'août», a-t-il ainsi recommandé. Revenant sur le point des cours à distance, ce dernier s'est montré sceptique et rappelle que le Satef a, par le passé, invité plusieurs ministres de l'Education à mettre en place une chaîne de télévision éducative, comme cela se fait ailleurs. De son côté, le président du Conseil des lycées d'Algérie CLA, Zoubir Rouina, a fait savoir que pour le moment, «cette note ne leur est pas parvenue officiellement». Si toutefois cela se concrétise, ce dernier avance que cette mesure sera la bienvenue, « à condition qu'elle concerne tous les élèves et qu'il y ait un suivi de la part de ces derniers». Evoquant un prétendu report du bac, Zoubir Rouina considère qu'il est encore trop tôt pour se prononcer là-dessus. «En fait, tout dépendra de l'évolution de la situation sanitaire», a-t-il indiqué, expliquant que si cette épidémie prend fin dans 15 jours ou trois semaines, les cours seront rattrapés et, de ce fait, les examens se tiendront normalement. Mais au-delà de ce laps de temps, «il serait effectivement nécessaire de trouver une alternative», fait-il savoir. Le président du CLA a, par ailleurs, soutenu qu'il ne faut pas négliger le troisième trimestre car très important pour les élèves de terminale. D'où la nécessité de trouver des solutions d'échange pour achever le programme. M. Z.