Les moyens techniques mis en place par le département de Nouria Benghebrit ne semblent pas convaincre des syndicats de l'Education nationale qui auraient, eux, souhaité plus d'efforts sur le volet pédagogique. «Il aurait fallu se concentrer sur le contenu des sujets du BAC qui souvent demandent des efforts de «parcœurisme» et non pas de réflexion et d'analyse», regrette Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation. Le Satef, dit-il, a beaucoup d'appréhension à propos de l'épreuve du BAC qui débutera aujourd'hui. Notamment, souligne-t-il, sur la valeur de cet examen. «Il faudrait se demander si le baccalauréat est véritablement crédible», s'interroge Boualem Amoura. Pour lui, un examen qui enregistre un taux de réussite qui parfois atteint les 88% dans certaines wilayas ne «permet pas de mesurer réellement le niveau des élèves». Ces derniers, pour preuve, éprouvent d'énormes difficultés à valider leurs premières années une fois à l'université. «Plus de la moitié des étudiants de première année redoublent. C'est tout à fait normal car la majorité des élèves passent à l'université sans avoir le niveau réellement requis», estime-t-il. Même avis chez Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) : «Avant, dès le second trimestre, les enseignants par un système d'évaluation pouvaient déjà anticiper le taux de réussite dans leurs classes. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui», observe-t-il. «Un élève qui obtient une moyenne de 10/20 durant l'année scolaire avait largement les compétences de décrocher son BAC. Aujourd'hui, même avec 14/20, l'élève doute de sa capacité à réussir à l'examen final», regrette Meziane Meriane. La raison, selon lui, est que le système d'évaluation n'est pas fiable. De plus «des candidats comptent sur le copiage pour réussir. Mais à l'examen, lorsqu'ils sont devant un enseignant surveillant sévère, le réel niveau du candidat apparaît». D'autre part, le SG du Satef regrette que l'examen du bac soit devenu «une affaire d'Etat qui a obligé même la mobilisation des corps sécuritaires». Notre interlocuteur qui dit, toutefois, comprendre la nécessité de ces mesures en raison de la fraude massive de la session 2016 ne cache pas pour autant son appréhension quant aux tentatives de certains partis qui veulent «scandaliser» cet examen. «Il y a toujours des personnes qui veulent «dégager» la ministre de l'Education nationale. Ils essayeront donc de perturber le déroulement des épreuves», craint le SG du Satef. Pour éviter de nouveaux scandales et pour redonner ses lettres de noblesse au bac, il faudrait, préconise notre interlocuteur qu'«il n'y ait plus de crise de confiance entre l'administrateur et l'administré».