Le président de l'association Rassemblement, action et jeunesse (RAJ), Abdelouahab Fersaoui, a été condamné, hier lundi, par le juge du tribunal de Sidi-M'hamed, à une année de prison ferme. Une peine dénoncée par les membres de l'association, le collectif de sa défense ainsi que des partis politiques et des organisations de la société civile. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le président de RAJ, arrêté le 10 octobre dernier à Alger par des agents en civil et placé sous mandat de dépôt dans la soirée de la même journée, avait rejeté en bloc les accusations à son encontre, lors de son procès le 23 mars dernier. Il est poursuivi pour «incitation à la violence» et «atteinte à l'unité nationale», des accusations jugées «fallacieuses et injustes» par l'association. Devant le juge, il avait affirmé que «l'unité nationale était une ligne rouge pour lui et pour l'association qu'il préside». Sa condamnation hier à un an de prison ferme a suscité de nombreuses réactions. « C'est incompréhensible et ahurissant. Une décision arbitraire qui criminalise l'action associative », indique Ramtane Taâzibt, cadre du PT. « Même en temps de guerre, les ennemis respectent la trêve », déplore Saïd Salhi, vice-président de la Laddh. Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a, pour sa part, dénoncé « l'acharnement judiciaire » qui « se poursuit contre les activistes et les détenus en cette période de confinement des citoyens ». La condamnation du président de RAJ intervient au lendemain de l'alourdissement de la peine de Karim Tabbou qui a vu sa peine passer de 6 mois à un an de prison ferme. Le deuxième procès de ce dernier, dans le cadre de sa poursuite pour atteinte au moral de l'armée, prévu hier au tribunal de Koléa (Tipasa) ,a été reporté au 27 avril, selon le CNLD. K. A.