A l'instar des grands championnats européens comme l'Italie, la Premier League entre autres, où la proposition de la baisse des salaires des joueurs est évoquée, en Algérie, des présidents des clubs comme Abdel-Nacer Almas, président du conseil d'administration de la SSPA/MC Alger, sollicitent la Fédération algérienne de football (FAF) de faire des propositions dans ce sens, en raison de la pandémie de coronavirus. Un mois après l'arrêt de toutes les compétitions sur décision des hautes autorités du pays, les clubs sportifs songent à revoir à la baisse les salaires des joueurs des mois de mars et avril pour réduire la masse salariale en cette période de crise sanitaire mondiale. Et alors que la FAF a saisi toutes les ligues (LFP, LNFA, LIRF, Ligues régionales et de wilayas) à l'effet de surseoir au paiement des frais d'engagement et des amendes des clubs jusqu'à la reprise de la compétition en raison de la pandémie de Covid-19, des clubs attendent la réaction de l'instance fédérale pour procéder à la réduction des salaires. Une situation qui ne devrait toutefois pas arranger les joueurs qui se plaignent déjà du retard accumulé dans la régularisation de leurs indemnités. Pour certains, cela fait huit, voire neuf mois qu'ils n'ont pas été payés. Et si les clubs ne veulent pas se précipiter de réduire les salaires des joueurs, c'est à cause des contrats signés entre les deux parties (direction et joueurs), comme le souligne le patron du MCA. «Nous ne pouvons procéder à la révision des salaires tels qu'ils sont actuellement, parce que nous ne pouvons pas transgresser la réglementation, car nous avons des contrats de joueurs qui sont déjà établis. On souhaite que la FAF se penche sur la question et nous fasse des propositions qu'elle doit adresser à tous les clubs pour qu'on puisse trouver la solution à cette situation». Au CR Belouizdad, propriété de Madar Holding, une entreprise économique, rien n'a été encore décidé quant à une probable baisse des salaires comme l'explique Toufik Korichi, manager général et directeur du pôle performance. «Les choses sont claires et très simples. Il n'a jamais été question de procéder à la réduction des salaires des joueurs à l'heure actuelle, car réglementairement, on ne peut pas le faire. Après, il pourrait y avoir une réflexion par rapport à la situation surtout avec tout ce qui se passe mais encore une fois, il n'a jamais été question de procéder à la réduction des salaires», a-t-il indiqué, et qu'aucune décision ne sera prise sans associer les joueurs en affirmant : «Personne ne peut prendre cette décision car cela est du ressort du conseil d'administration qui est présidé par le président-directeur général. Il est le seul à pouvoir prendre de telles décisions mais là encore, rien n'est fait, rien n'est décidé, c'est une idée de réflexion par rapport à la situation et conjoncture actuelles (…) On ne pourra prendre aucune mesure ni aucune décision sans que les joueurs soient associés à cette décision». Et si cette éventualité venait à se concrétiser, ce seraient surtout les joueurs des clubs à petits budgets qui en souffriront, notent les observateurs. Au NA Hussein-Dey et à l'USM El-Harrach entre autres, les joueurs exigent d'abord d'être indemnisés avant d'évoquer la possible réduction des salaires. Ah. A.