Par décision du 28 mai 2012, la Ligue de football amateur (LNFA) a débouté le CA Kouba sur l'appel interjeté à l'encontre d'une décision de la Ligue interrégions (LIRF), relative aux réserves que le club a formulées sur la participation de deux joueurs de Ras El Oued (ROC) lors du match CAK-ROC. Cette décision, aussi paradoxale qu'elle puisse paraître pour les observateurs rompus à la chose footballistique, même si elle soulève beaucoup d'interrogations sur les vraies motivations qui ont conduit à cette «sentence», ne constitue pas une surprise. Solidarité LIRF-LNFA oblige, et qu'importe le respect de la réglementation de cette époque d'impunité dont bénéficient les auteurs de dérapages avérés dans le monde du football et plus particulièrement au niveau des ligues, source de maux qui rongent le football amateur. Les faits. L'arbitre du match ROC-NRBA, joué le 20 avril 2012, a mentionné sur la feuille de match les graves faits survenus en fin de partie, c'est-à-dire l'agression de la part de 6 joueurs sur le trio arbitral et la tentative d'agression dont se sont rendus coupables 6 autres joueurs. Devant ce grave dépassement, la LIRF a cherché une parade pour absoudre les fautifs. Elle a fait pression sur l'arbitre pour changer son rapport. En vain. Elle s'est retournée vers le délégué qui a adopté la posture que la LIRF désirait. Sur son PV N°24, la LIRF mentionne : «La commission juridictionnelle élargie au président (Boukaroum) a auditionné l'arbitre». C'est grave ! Passant outre l'instruction de la FAF du 17 avril 2012 qui «fait obligation aux commissions juridictionnelles des ligues de traiter les affaires disciplinaires en fonction des faits signalés par l'arbitre sur la feuille de match». Ce qui est d'autant plus conforme avec l'article 98 du code disciplinaire de la FIFA qui précise : «En cas de divergence entre les rapports des divers officiels de match et à défaut d'éléments de trancher entre les diverses versions des faits, le rapport de l'arbitre prime pour les faits qui se sont produits sur le terrain de jeu… ». En définitive, la LIRF n'a sanctionné que 3 des 12 joueurs signalés sur la feuille de match. Par quel «miracle» les 9 autres joueurs signalés ont «évité» la sanction ? Seul le président de la LIRF et ceux qui lui ont assuré la couverture sont à même de lever le voile sur cette scandaleuse décision. La LIRF et la LNFA ont débouté le CAK qui avait évoqué la jurisprudence puisque ce club a vécu cette situation en 2010 lorsque dans une situation similaire (agression à arbitre) 3 joueurs et l'entraîneur ont écopé de 2 ans de suspension. Les deux ligues ont signifié dans leurs attendus au CAK qu'il n'y avait pas de similitude entre les deux affaires, puisque en 2010 le match n'est pas allé à son terme contrairement à celui d'avril 2012. La faute (agression) est toujours la même, mais elle n'est pas sanctionnée de la même manière si la partie est arrêtée ou va à son terme. Vraiment, le ridicule ne tue plus ! En d'autres termes, les joueurs qui agressent des arbitres en fin de partie ne seront pas suspendus. La fédération cautionnera-t-elle cette grave entorse au code disciplinaire ? «Le CAK ne se taira jamais devant cette dérive», fait savoir son président, Abderrahmane Cheikh.