Le monde connaît une situation inédite engendrée par la crise sanitaire de Covid-19 qui a impacté la situation économique de beaucoup de pays. Ces pertes pour certains peuvent aller jusqu'à 40%, selon les chiffres de l'OMC. La puissance de certaines entités économiques à l'instar de l'Union européenne risque de s'effacer au profit de la Chine et de la Russie, une opportunité pour l'Algérie de se repositionner dans l'après-Covid. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est ainsi que l'expert de l'Association nationale des exportateurs algériens Ali Bey Nasri s'est prononcé hier sur la Chaîne 3, insistant sur le potentiel de l'Algérie de par les atouts dont elle dispose notamment la proximité de l'Europe, son potentiel humain ainsi que ses relations « privilégiées » avec la Chine, afin d'attirer les investissements notamment dans le domaine pharmaceutique. Dans ce domaine, il se dit « réjoui » que l'Algérie dispose d'un ministère des Industries pharmaceutiques. Contrairement à beaucoup de pays, la Chine est parvenue à redémarrer son outil de production dans une situation de crise qui engendre menaces et opportunités, et c'est dans ce sens que l'Algérie est appelée à se préparer, ajoute Ali Bey Nasri, pour laquelle une nouvelle vision se dessine, car elle doit profiter de la relocalisation de certaines filières stratégiques. En d'autres termes, s'il y a reprise de l'activité économique, l'Algérie doit « repenser » l'ouverture de ses frontières, précisant que l'abolition de la loi 49/51 relative au commerce extérieur, devant attirer l'investissement étranger, doit être accompagnée par la bonne gouvernance qui génère l'instauration d'un climat de confiance avec le monde économique grâce à de nouvelles décisions visant l'élimination de la bureaucratie et la corruption, plus précisément. Et c'est dans ce sens que l'intervenant voit qu'il est opportun pour l'Algérie de faire des choix stratégiques en optant pour le renforcement des échanges avec la Chine qui a montré sa puissance dans l'économie mondiale dans la conjoncture actuelle et qui est à la recherche de relocaliser des filières stratégiques pour un investissement « conséquent et stratégique ». Et parmi ces filières, dont l'Algérie doit profiter, il a cité les dérivés des hydrocarbures, la transformation des produits agricoles ainsi que les richesses minières. Celles-ci pourraient bien égaler les ressources minières, n'a-t-il pas hésité à affirmer, se référant aux analyses des experts. Concernant la priorité des exportations qui relève de la stratégie nationale des exportations (SNE), justement, ce sont ces alternations qu'il faut aller chercher par le nouveau gouvernement dont Ali Bey Nasri défend la position « non réconfortante » puisque héritant de la charge d'un passif dont il est difficile de répondre à la problématique dans les plus brefs délais, précisant que ceci relève du challenge à relever face à la baisse drastique des revenus pétroliers. « L'Algérie doit se positionner comme une plate-forme des exportations », a déclaré le président de l'Anexal, précisant que l'impératif de l'Algérie se situe au niveau du « comment attirer les grands investissements étrangers » dans le cadre de la nouvelle politique des IDE. Citant l'exemple de la Chine dans ce domaine, il a fait savoir que 40% des exportations chinoises sont réalisées par des entreprises étrangères, alors que 20% relèvent d'entreprises mixtes, ce qui représente un total de recettes équivalent à 2 600 milliards de dollars d'exportations. Et pour clore ce chapitre, sur lequel il a beaucoup insisté dans son intervention d'hier, il a rappelé qu'« attirer les IDE ne se fera que par l'amélioration du climat des affaires ». A. B.