L'Algérie a célébré, hier, dimanche, la Journée internationale de la liberté de la presse dans un contexte de confinement pour cause de coronavirus. Plusieurs partis politiques et ONG ont, toutefois, saisi cette occasion pour appeler à la libération de journalistes en prison et à protéger la liberté d'expression. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Ainsi, le RCD souligne que le monde célèbre la Journée internationale de la presse pour sensibiliser et interpeller les gouvernements quant à leur responsabilité de promouvoir et de protéger la liberté d'expression qui est consacrée par l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Dans un communiqué, ce parti relève que, cette année, cette date intervient dans notre pays dans une conjoncture marquée par « des attaques assumées par le pouvoir de fait contre toutes les voix discordantes (…) Le RCD qui ne cesse d'encourager et de militer en faveur de la liberté d'expression et de la presse rend hommage aux nombreux journalistes qui se battent pour exercer leur métier. Ils sont l'honneur de la profession», a ajouté le RCD, dénonçant «les atteintes diverses aux principes fondamentaux de la liberté d'information et la criminalisation du délit de presse». De son côté, le FFS a appelé toutes les forces politiques et les acteurs de la société civile dans notre pays à faire de cette commémoration une journée d'action, d'évaluation de la liberté de la presse, du respect des engagements par l'Etat, d'alerte et de sensibilisation des citoyens, de réflexion pour stimuler les débats sur l'éthique professionnelle, de recueillement à la mémoire des journalistes qui ont perdu leur vie dans l'exercice de leur profession et d'appui aux médias victimes de mesures qui entravent leur liberté. « Alors que la pandémie de Covid-19 nous fait basculer dans l'inquiétude et l'incertitude, l'information libre nous est essentielle pour faire face à la crise, la comprendre, la penser et la surmonter, la gouvernance algérienne par essence autoritaire se positionne carrément à contre-courant de la promotion des libertés en général et de la liberté de la presse en particulier», soutient le parti dans un communiqué signé par son premier secrétaire, Hakim Belahcel. Et de s'insurger « contre les atteintes incessantes aux libertés individuelles et collectives de notre peuple, contraires au droit et à l'évolution démocratique des sociétés dans le monde, que la révolution populaire du 22 février 2019 a rappelées en exigeant le respect de la liberté d'expression, de la liberté d'opinion et du libre exercice de la profession de journaliste». Le FFS n'a pas manqué de rappeler à l'Etat ses engagements internationaux sur la liberté de la presse. Il constate l'aggravation des mesures répressives pour faire taire les voix politiques, syndicales, médiatiques et citoyennes qui luttent pacifiquement pour un changement radical dans le pays et pour rompre définitivement avec les pratiques autoritaires du pouvoir. Le FFS a relevé également «la recrudescence manifeste des atteintes et entraves à l'exercice journalistique et l'instrumentalisation des leviers, sécuritaire, législatif et judiciaire du pouvoir, pour réduire au silence toutes les voix discordantes», tout en dénonçant «l'adoption expéditive par un Parlement illégitime du nouveau code pénal, visant à criminaliser la liberté de la presse». Pour sa part, le Laddh a rappelé, dans un communiqué, l'exigence du respect des libertés démocratiques, des droits fondamentaux dont la liberté de la presse est la pierre angulaire. Elle a réitéré sa demande de la libération de l'ensemble des journalistes emprisonnés et la levée du blocage pour les journaux électroniques ciblés par le pouvoir. K. A.