Une semaine après sa mise en service au niveau du service des maladies infectieuses du Centre hospitalo-universitaire Saâdna-Mohamed-Abdenour de Sétif, la machine servant au test diagnostic dit « virologique » ou « PCR » (Polymerase Chain Reaction) est tombé en panne au grand dam du personnel soignant qui se trouve contraint d'envoyer les échantillons pour analyses à l'annexe de l'Institut Pasteur de Constantine. Les raisons de cette panne demeurent pour l'instant inconnues, mais certaines sources parlent d'une surchauffe découlant d'une surutilisation. Une situation qui a fait réagir le Pr Sahli Farida, médecin chef d'unité de microbiologie au niveau du laboratoire central du CHU de Sétif. Cette dernière, dans une correspondance adressée au directeur général du CHU de Sétif, dénonce l'isolement de son unité pour la réalisation des PCR du Covid-19. Selon le Pr Sahli, le laboratoire microbiologique dédié au diagnostic du Covid-19 était prévu qu'il soit installé au niveau de l'unité de microbiologie du laboratoire central. « Une équipe de l'Institut Pasteur d'Alger s'est déplacée au CHU de Sétif en date du 22 avril 2020 dans le but non pas de créer une annexe de l'Institut Pasteur, mais pour aider à apporter les modifications nécessaires à la pratique de la PCR en temps réel du Covid-19 dans la structure rattachée au laboratoire de microbiologie. Quelques modifications, très mineures, comme les séparations en aluminium, en plus du matériel fourni par le ministère de la Santé, suffisaient pour faire démarrer cette unité de dépistage. Mais depuis cette date, aucune modification n'a été apportée par la direction du CHU au niveau de la structure. Qui a bloqué ce projet ? De même qu'un équipement de protection du personnel du laboratoire (hotte) a été dévié de sa destination pour atterrir dans un service clinique. « Est-ce normal ?», s'est interrogée la responsable de l'unité de microbiologie. Notons que l'unité de réalisation des PCR a été installée au niveau des maladies infectieuses et les résultats doivent être validés par un virologue privé. Alors que cette structure était prévue, selon l'équipe d'experts de l'Institut Pasteur, au niveau de l'unité de microbiologie et devait être dirigée par la professeure Sahli Farida, microbiologiste, épaulée par ses quatre maîtres-assistants et ses dix résidents. Imed Sellami