Les procès de Ali Haddad, Mourad Eulmi et Mahieddine Tahkout ont été reportés respectivement aux 17, 21 et 22 juin, ont décidé, hier les magistrats du tribunal de Sidi-M'hamed. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ce renvoi pourrait être le dernier prononcé par ce tribunal, plusieurs avocats constitués dans ces dossiers le considèrent davantage comme un ajournement puisque les délais fixés par le juge sont très courts, 24 heures pour Eulmi, quatre jours pour Haddad et une semaine pour Tahkout. C'est le signe, nous fait-on savoir, de la volonté de juger ces affaires en dépit des grandes réserves émises par les collectifs de défense qui se plaignent de ne pas avoir été destinataires des pièces maîtresses de ces dossiers. Ils évoquent des dossiers incomplets, des rapports inachevés des enquêtes judiciaires qui ont été menées jusque-là. Les mêmes sources ajoutent que l'ordonnance de renvoi de l'ex-patron de l'ETRHB n'a été reçue que jeudi dernier par les avocats – elle fait mille pages, il faut du temps pour étudier tout cela —. Il en est de même pour les affaires Tahkout et Eulmi. Le complément des ordonnances de renvoi est parvenu il y a quatre jours aux membres chargés de la défense des prévenus. Certains font aussi remarquer que le dossier de Mourad Eulmi n'est pas totalement clos puisque son frère, cité dans le même cadre, a été entendu par le juge d'instruction et placé sous mandat de dépôt ce dimanche au soir. Hier, le tribunal a, cependant, accepté difficilement la nouvelle demande de renvoi introduite par les avocats. Le juge s'est montré intransigeant durant un long moment sur la question. Il a fait remarquer que plusieurs détenus avaient été extraits de leur prison en dépit de la situation sanitaire. Ali Haddad était là, son frère Rebbouh aussi. Les deux frères sont associés dans 55 sociétés inscrites en leurs noms. Les collectifs de défense dénoncent toutefois la jonction qui a été faite dans certaines affaires, comme celle du club sportif USMA. Les deux anciens Premiers ministres étaient également présents. Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été extraits de la prison de Koléa où ils ont été transférés il y a plus de deux semaines. Plusieurs avocats ont fait remarquer que la mine de Sellal était complètement défaite. Ce dernier est totalement épuisé par son séjour carcéral et plusieurs maladies qu'il traîne. En raison de son état, il demande d'ailleurs de manière récurrente à être exempté de présence dans les affaires où il est cité comme témoin. Avec Ouyahia et plusieurs autres anciens ministres actuellement incarcérés, Youcef Yousfi, Amara Benyounès, Mahdjoub Bedda, il sera cependant appelé à être présent tout au long des longues auditions prévues dans les trois procès en question. A. C.