Après 12 semaines de fermeture en raison de la pandémie du nouveau coronavirus, la maison d'enchères Sotheby's a rouvert ses portes au public lundi à Londres, avant une vente exceptionnelle consacrée à Pablo Picasso qui se déroulera en ligne uniquement. Masque de protection sur le visage, seuls quelques rares inconditionnels sont venus admirer les quelque 700 œuvres qui seront mises en vente lors des prochaines enchères, en ce jour de réouverture pour les commerces «non essentiels» au Royaume-Uni. Parmi elles, une pléthore de créations de l'artiste espagnol Pablo Picasso (1881-1973) : plus de 200 peintures, dessins, céramiques et même palettes utilisées pour exécuter des toiles célèbres, visibles jusqu'à jeudi avant leur adjudication en ligne. C'est une vente «inhabituelle», explique Helena Newman, présidente de Sotheby's Europe, en raison de la provenance variée des œuvres. Plus de 60 sont issues de la collection personnelle de la petite-fille de l'artiste, Marina Picasso, le reste provenant de collectionneurs divers. L'idée, inédite pour cette entreprise fondée en 1744, est née en plein confinement fin mars. «En raison du report des principales enchères du fait du Covid-19, nous réfléchissions à la manière de rajouter des ventes qui marcheraient bien en ligne». Dessin à l'encre et au pinceau, Le voyeur est estimé entre 400 000 et 600 000 livres (445 000 à 667 000 euros). Une photographie de Pablo Picasso attablé, les doigts représentés par des petits pains, prise par Robert Doisneau en 1952, est évaluée de 4 000 à 6 000 livres. Seul un artiste prolifique comme le cubiste de Malaga pouvait donner lieu à une vente aussi variée, avec des œuvres s'étalant de 1900 à 1972, estime Helena Newman.