Vendredi, les deux responsables des principales instances du football en Algérie, Zetchi (FAF) et Medaouar (LFP) ont eu à s'exprimer sur la possibilité du retour de la compétition. Et leurs avis semblent bien distincts, ne se rejoignent pratiquement que sur les questions de forme. Dans sa première sortie publique depuis quelques mois, le président de la FAF a fait savoir qu'il est du devoir des instances du football en Algérie de faire en sorte de reprendre le jeu. C'est-à-dire assurer la mission pour laquelle elles(les instances, ndlr) sont élues. M. Kheireddine Zetchi a expliqué son raisonnement par le fait que «si l'on reprend pas la suite de l'exercice 2019-2020, on est obligé de le faire pour la saison suivante.», comme pour dire que la reprise aura lieu tôt au tard. Une logique que le président de la ligue, Abdelkrim Medaouar défendait il y a quelque temps mais de manière peu convaincante, puisque désordonnée. «Le championnat (de la saison 2019-2020, ndlr) doit reprendre même s'il faut attendre le mois de décembre», déclarait-il. Sauf que son «pronostic» butte toujours sur des impératifs de sécurité et de santé publique précisément. Vendredi, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 1, il changera de cap en annonçant que «les clubs sont contre la reprise. J'ai rencontré les 9 clubs de la région Ouest et leur souhait est de mettre fin à la saison en cours. Nous allons encore consulter les clubs des autres régions et nous déciderons de quelle sera la meilleure solution pour tout le monde», a-t-il dit. Ce qui est en contradiction avec le «scénario» imaginé par Zetchi qui, s'il privilégie le débat autour de cette question et d'autres encore, appelle à la responsabilité des ligues. Celles-ci doivent, à son avis, se montrer vigilantes mais surtout exigeantes vis-à-vis des clubs. Autrement dit, imposer à ces derniers le respect du protocole sanitaire pour une reprise qui doit se faire coûte que coûte, aussi bien pour terminer l'exercice en cours que pour lancer le prochain. Le président de la FAF a dans son propos mis l'index sur les difficultés financières qui menacent l'existence même de ces clubs, décrétés entités sportives à caractère économique mais qui vont droit vers la faillite en raison d'une gestion archaïque dénoncée par la DGCF. C'est d'ailleurs la principale question abordée par les clubs de l'ouest lors de leur rencontre avec Medaouar qui semble occulter cet «obstacle» pour focaliser sur l'aspect reprise des championnats. A ce titre, les clubs dits professionnels de la région Ouest ont interpellé Medaouar pour plaider leur cause auprès des pouvoirs publics en vue de les doter d'entreprises économiques du secteur public afin de soulager leur souffrance matérielle et financière. Un dossier pour lequel le patron de l'instance fédérale a évoqué des discussions en cours avec le ministère de la Jeunesse et des Sports en vue de trouver une «issue globale» qui puisse sauver le football national. M. B.