«Ne pas réaliser un scanner thoracique à des fins de dépistage chez des patients sans signes de gravité pour le diagnostic du Covid-19». C'est une recommandation pourtant claire des autorités sanitaires, mais qui ne semblent pas trouver d'échos auprès de nombreux patients et médecins privés, puisque le nombre de prescriptions d'un scanner du thorax a été multiplié par 4 ce dernier mois. Souvent à la demande du patient, plusieurs médecins privés ne manquent pas de prescrire un examen de scanner du thorax pour dépister le Covid-19. Il s'agit de citoyens, dans la plupart des cas sains, qui ne présentent pas forcément des symptômes de la maladie, mais qui le demandent soit par précaution car ayant été en contact avec un cas avéré, ou simplement voulant éviter le circuit de l'hospitalisation. Une situation de plus en plus remarquée au niveau des centres d'imagerie qui débordent de malades munis d'une ordonnance. Le président de la Commission santé et environnement à l'APW de Constantine, le Dr Wahab Benarab, a tiré la sonnette d'alarme sur cette procédure, en disant que «les citoyens qui ont peur d'aller consulter dans les hôpitaux se tournent vers leurs médecins habituels et se font prescrire un scanner du thorax et selon les statistiques menées auprès des 11 scanners privés de Constantine, pas moins de 50 patients sont diagnostiqués positifs quotidiennement». Sans oublier de relever que «ces malades échappent à tout contrôle» et peuvent par conséquent «représenter la face cachée de l'iceberg». Il est à préciser que le dépistage à l'aide du scanner est devenu, depuis quelques mois déjà, inéluctable pour tous les malades présentant des symptômes du coronavirus. Cette technique a donné certes de bons résultats, surtout qu'elle économise le temps pour enclencher le protocole de soins des malades, mais plusieurs cas considérés comme positifs par le scanner se sont révélés négatifs après les analyses des tests PCR et sérologiques. Faut-il rappeler que depuis le début du mois d'avril dernier, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, avait donné son accord aux spécialistes pour l'utilisation du scanner thoracique comme alternative pour le dépistage du Covid-19 afin que le traitement à la chloroquine puisse être administré rapidement et éviter ainsi la détérioration de l'état du patient et la propagation de l'épidémie. La recrudescence de la pandémie, ces derniers jours, incite de plus en plus de citoyens à se faire dépister chez le privé même si les résultats obtenus ne seront pas retenus par le circuit officiel qui compte uniquement les cas positifs recensés par les établissements publics. Les patients optent en général pour un auto-confinement, selon le personnel des centres d'imagerie. Enfin, il est important de préciser que Constantine reste dans le top 5 des wilayas les plus touchées par le virus Covid-19 avec près de 500 cas et 23 décès. Ilhem Tir