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"Il faut élargir le confinement et le rendre plus efficace"
Habib Douagui, Professeur spécialiste en pneumo-allergologie
Publié dans Liberté le 08 - 04 - 2020

Dans cet entretien, le professeur Habib Douagui, président de la Société algérienne d'allergologie et d'immunologie clinique, revient sur la crise sanitaire induite par le Covid-19. Il analyse par ailleurs les courbes de contamination enregistrées ces derniers jours.
Liberté : Cette crise sanitaire sans précédent provoquée par le Covid-19 a fondamentalement pesé sur le quotidien aussi bien professionnel que familial de l'ensemble du personnel soignant ?
Habib Douagui : Effectivement, le corps soignant est en première ligne face Covid-19. Nos enfants, nos épouses, nos familles d'une manière générale ont évidemment peur pour nous. Mais, c'est le risque du métier. Tous les médecins et les personnels de santé de tous les pays qui ont été frappés par cette pandémie (Chine, Corée du Sud, Japon, Italie, France, Espagne et les autres) ont répondu présents et n'ont pas abandonné leurs patients au risque de leur vie.
Les personnels soignants de notre pays font de même. Ils ont tous en mémoire le sacrifice des glorieux moudjahidine qui ont donné leur vie pour qu'aujourd'hui nous soyons médecins. Je souhaite qu'à la fin de cette épidémie, les hommes politiques et les dirigeants de notre pays redonneront à cette famille des soignants la place légitime qui leur revient dans la société.
Comment vivez-vous cette crise sanitaire au sein de votre service et de l'hôpital ?
Au niveau du CHU de Béni-Messous, nous avons souffert au début de l'apparition de la maladie, mais depuis quelques semaines, nous disposons de moyens notamment le diagnostic du coronavirus. Nous confirmons des cas de Covid-19 par deux méthodes. La première technique s'appelle la méthode immunologique de détection de l'ARN du Sars-Co-2.
Elle repose sur la recherche du fragment viral sur les prélèvements. La deuxième technique s'appelle les tests sérologiques. Celle-ci a pour principe de rechercher des anticorps fabriqués par le patient infecté. Par définition, l'infection en question induit systématiquement la production d'anticorps liés à la maladie.
Et comment faire pour que les structures spécialisées de prise en charge du Covid-19 ne soient pas dépassées ?
J'insiste beaucoup pour que très rapidement l'ensemble des personnels de santé (structures publiques et privées de l'ensemble du pays) soient dotés des mêmes moyens de protection afin qu'ils contribuent par leurs activités publiques et privées à prendre en charge dans leurs cabinets les malades pour les pathologies habituelles mais aussi pour les formes légères de pathologies respiratoires et autres.
Et ne doivent venir dans les structures hospitalières que les malades présentant une fièvre, une auscultation anormale et une difficulté respiratoire à ses débuts avec ou sans scanner thoracique.
Faute de quoi, les structures d'urgence et spécialisées dans la prise en charge du Covid 19 (service d'urgence, service d'infectiologie, service de pneumologie, service de médecine interne) seront vites dépassées. J'insiste sur la nécessité absolue de mettre en place dans toutes les wilayas du pays un parcours de diagnostic et de soins des malades porteurs de tableaux cliniques évoquant le Covid-19.

À défaut d'un dépistage de masse, êtes-vous d'accord de considérer tout patient présentant des symptômes de grippe comme positif au Covid-19 et le traiter en conséquence ?
Il faut tenir compte des expériences des pays qui ont connu cette pandémie avant nous. Quatre pays ont réussi à contenir l'épidémie : la Chine,Singapour, Taiwan et la Corée du Sud. Les pays occidentaux (Italie, France, Espagne…) ont échoué. La Chine a réussi par une réactivité exceptionnelle (confinement immédiat et respect par la discipline de ce confinement, tests de dépistage à grande échelle, port de masque pour tous, construction d'hôpitaux de 2 500 lits en 15 jours).
La Corée du Sud a réussi aussi grâce à la généralisation du port de masque, la pratique de tests de dépistage à grande échelle et un confinement obligatoire ainsi que par un traçage numérique des cas diagnostiqués. Nous devons mettre en place un parcours de soins pour les malades, comme je l'ai dit précédemment. Il faut élargir le confinement et le rendre plus efficace par des mesures coercitives.
Il faut aussi tester davantage les malades et les traiter et confiner obligatoirement les malades testés positivement. Aussi, faut-il savoir que 80% des formes de Covid-19 enregistrées sont bénignes et guérissent par un traitement symptomatique habituel (traitement de la fièvre, repos, hydratation). Sur les 20% des formes sévères, 10% sont hospitalisés en réanimation, les autres, de 0 à 4%, décéderont.
Que pensez-vous du protocole thérapeutique par le biais de la chloroquine lancé en milieu hospitalier pour bloquer la multiplication du coronavirus dans les cellules du corps humain ?
Concernant le traitement actuel, comme vous le savez, le monde scientifique est divisé. Le ministère de la Santé a décidé de mettre en place le traitement par Plaquénil et Zythromax. Mais il faut respecter ces recommandations avec supervision stricte (notamment cardiaque par un ECG obligatoire, un ionogramme sanguin et un examen ophtalmologique au moindre doute), en attendant la confirmation par les enquêtes internationales en cours qui valideront ou infirmeront de façon définitive ce protocole thérapeutique.
Pour conclure, comment analysez-vous les courbes de contaminations enregistrées ces derniers jours ?
Il faut savoir que c'est une augmentation exponentielle logique due au RO — (indice de calcul de la contamination) — de contagiosité qui est d'environ 2,4. C'est environ 3 fois plus contagieux que la grippe saisonnière habituelle. Et comme nous ne faisions que peu de tests de diagnostic du Covid-19 (au maximum 100 tests par jour dans un seul centre en Algérie à l'Institut Pasteur d'Alger), il y a eu vraisemblablement une sous-déclaration des cas qui se manifestent aujourd'hui par une symptomatologie : la meilleure preuve est le nombre de wilayas qui sont touchées par le Covid-19.

Entretien réalisé par : hanafi H.


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