Plusieurs dizaines de paramédicaux de l'EPH Mohamed-Boudiaf de Bouira ont observé, hier à 10 heures, un sit-in de protestation contre les conditions de travail au sein de cet établissement. Sur place, les infirmiers présents dénonçaient l'attitude du directeur vis-à-vis de leur syndicat, le SAP ou le Syndicat algérien des paramédicaux, qui «déplore les conditions de travail à l'intérieur de cet hôpital». Selon les présents, cette situation est induite par le «comportement irresponsable du directeur qui a fermé toutes les voies du dialogue avec le partenaire social, en privant ainsi les salariés de s'exprimer et de chercher des solutions à leurs problèmes socioprofessionnels». Ainsi, ces protestataires évoquent, entre autres, des sanctions arbitraires contre certains travailleurs, le manque de la formation continue, le manque de moyens de protection contre le Covid-19, le refus de libérer les femmes enceintes et les malades chroniques, en foulant aux pieds le décret exécutif n°20-21 de mars 2020, la gestion unilatérale sans aucune concertation avec le partenaire social, la fermeture des voies du dialogue, le blocage de la commission des œuvres sociales, le non-paiement de la prime exceptionnelle liée au Covid-19, etc. Les protestataires, qui rappellent que les services sensibles tels que le Covid-19, l'oncologie et l'hémodialyse sont épargnés par ce sit-in d'une heure pour des raisons humanitaires, se disent décidés à organiser cette action autant de fois qu'il le faudra jusqu'à ce que le directeur daigne s'asseoir autour d'une table pour discuter de tous ces problèmes dans le but de les solutionner définitivement. Pour sa part, le directeur de l'EPH Mohamed-Boudiaf, M. Djamel Boutemeur, qui nous a reçus dans son bureau, dira d'emblée que «les protestataires qui ne représentent qu'une minorité, soit une quarantaine sur les 700 paramédicaux qui travaillent à l'EPH Mohamed-Boudiaf, veulent s'immiscer dans ses prérogatives, alors que la gestion incombe, selon les textes de la République, à la seule personne incarnée par le directeur de l'EPH». Cette mise au point faite, notre interlocuteur dira que les paramédicaux qui travaillent au sein de l'EPH ont tous bénéficié de la prime liée au Covid-19 et, par conséquent, tous doivent accepter de travailler dans tous les services y compris celui dédié au Covid-19. Plus explicite, le directeur dira que «la situation sanitaire exceptionnelle liée au Covid-19 nécessite beaucoup de personnels, médical et paramédical et, par conséquent, tous les soignants et les aides-soignants qui ne sont pas dispensés selon les décrets exécutifs, tels que les malades chroniques spécifiques et les femmes enceintes ayant dépassé 2 trimestres de grossesse, doivent être prêts à exercer au niveau du service Covid-19, afin de permettre à leurs collègues de se reposer». Cela étant, le directeur de l'EPH Mohamed-Boudiaf reconnaît avoir mis le paquet pour le service de Covid-19, en se référant aux instructions du ministère de la Santé et de la Population, mais sans pour autant négliger les autres services ni les priver de personnels ou de quelques matériels de protection que ce soit. Y. Y.