L'élection d'une nouvelle instance présidentielle lors du congrès extraordinaire de vendredi dernier est loin de constituer un début de solution à la grave et latente crise qui ébranle le Front des forces socialistes depuis pratiquement le dernier congrès ordinaire du parti, en mai 2013. M. Kebci-Alger (Le Soir)- Beaucoup estiment que l'élection d'une nouvelle instance présidentielle, il y a trois jours, constitue la toute première étape d'un long processus de réhabilitation du doyen des partis d'opposition, en proie depuis pratiquement le dernier congrès ordinaire du parti en mai 2013 à de graves dissensions qui ont connu leur triste épilogue en avril 2019 avec deux directions parallèles, dont l'une a pris possession et de force, le siège national sis sur les hauteurs de la capitale, chassant l'autre qui a dû se réfugier dans un appartement loué au centre d'Alger. Ce qui semble loin d'être le cas au vu de l'entêtement de parties au sein du vieux front de l'opposition à ne pas reconnaître le congrès extraordinaire de vendredi dernier et, donc, ne pas se soumettre à sa principale résolution, à savoir l'élection d'une nouvelle instance présidentielle. «Il n'y avait qu'une minorité des cadres du parti qui ont pris part à ce congrès que nous ne reconnaissons pas», peste tout de go le préposé au judas du portail du siège national, avant de nous laisser entrer et nous faire passer au téléphone un cadre de l'équipe en «possession» dudit siège national, autrement dit, celle dirigée par le premier secrétaire Belkacem Benameur. Sous le sceau de l'anonymat auquel il tient notre interlocuteur, avoue, à son tour, «ne pas reconnaître l'issue du dernier congrès extraordinaire» et qu'il serait «prématuré» de parler de la venue de la nouvelle instance présidentielle du parti. «Il faudra encore attendre pour voir plus clair», dira notre interlocuteur au bout du fil avant de soutenir qu'il «faudra aplanir bien des différends organiques, mais surtout politiques». Contacté peu avant, l'autre premier secrétaire national du parti, qui avait piloté la liste gagnante lors du congrès extraordinaire de vendredi dernier, avoue n'avoir pas encore pensé à rejoindre le siège national. «Nous devons de prime abord nous réunir en tant que nouvelle instance présidentielle, ce qui n'est pas évident présentement avec l'interdiction de circulation entre 29 wilayas décidée par les pouvoirs publics à l'effet de limiter la propagation du coronavirus», affirme Hakim Belahcel, qui évoquera par la suite l'autre étape, à savoir la nomination d'un nouveau premier secrétaire national et de son équipe qui devront présenter leur programme par-devant les membres du conseil national». Une étape qui suppose des concertations les «plus larges possibles», ajoute Belahcel, pour qui rejoindre le siège national «prendra le temps qu'il faudra à l'effet que cela se fasse dans la «sérénité». Et à notre interlocuteur d'avouer tout le caractère «laborieux» de sa mission, celle de «réunir la grande famille du FFS en faisant revenir à la maison les anciens et de faire renouer le vieux front avec ses fondamentaux». Une mission difficile que corrobore ledit agent d'accueil au siège national qui soutiendra que l'ex-coordinateur national de la défunte instance présidentielle, Ali Laskri, qui avait boudé le dernier congrès extraordinaire, «n'avait pas encore dit son dernier mot» et qu'il faudra s'attendre à du «nouveau» prochainement. M. K.