Après l'Espagne, l'Europe ! Le titre de champion d'Espagne en poche, le Real Madrid s'apprête désormais à marcher sur la Ligue des champions, tandis que l'ennemi juré, le FC Barcelone, a vu son hégémonie nationale et sa dynamique brisées, et son orgueil piqué par le capitaine Lionel Messi. Où s'arrêtera le Real de Zidane ? Après avoir mis un terme à la domination blaugrana sur le plan national, provoquant des mini-crises en cascade chez les Catalans tout au long de la saison, et après avoir affirmé sa mainmise sur Madrid en reléguant l'Atlético à 17 points derrière lui au classement, le Real Madrid se dirige vers la C1 dans une dynamique idéale. Après ce titre domestique glané grâce à la victoire 2-1 contre Villarreal jeudi pour la 37e journée de Liga, la soif de sacre de Zinédine Zidane n'est pas étanchée. L'entraîneur français, qui avait déjà réussi l'exploit de combiner un titre national et continental en 2017, espère bien renouveler cette performance cette saison, malgré le calendrier tronqué par la pandémie de Covid-19. Jeudi, soir de son deuxième sacre en Liga, on a d'ailleurs cru revoir par moments ce Real de 2017, notamment sur le premier but de Karim Benzema (29e), qui a suivi une récupération de Casemiro et une passe décisive de Luka Modric. «Béni des dieux» Zidane «est béni des dieux», a exulté le président du Real, Florentino Perez, jeudi soir. «Il transforme tout ce qu'il touche en or. Qu'il reste ici très longtemps, il est unique», a souhaité le capitaine Sergio Ramos. Avec dix victoires de rang en dix matchs depuis la reprise de la Liga le 11 juin, les Merengues ont réalisé un sans-faute impressionnant. Une rampe de lancement parfaite avant leur huitième de finale retour de Ligue des champions le 7 août contre Manchester City, qui les avait battus 2-1 à l'aller en février au stade Santiago-Bernabeu. Un gros défi, avant une affiche plus intense encore: s'ils se qualifient, les Galactiques affronteront en quarts de finale Lyon ou la Juventus Turin de l'ex-héros de la Maison blanche, Cristiano Ronaldo. Forcément, quand tout est rose pour le Real en Espagne, c'est que le Barça blêmit. Après ses 10 titres domestiques lors des 15 dernières années, Lionel Messi a cédé face à l'impression de puissance dégagée par le Real cette saison. «Je l'ai déjà dit il y a un moment, mais si on continue de cette manière, ce sera très difficile de gagner la Ligue des champions. Il va falloir que l'on change en profondeur si on veut se battre pour la Ligue des champions, parce que sinon, le match contre Naples (en huitième de finale de C1), on le perdra aussi», a tonné le capitaine blaugrana jeudi sur Movistar+. Le Barça, «faible et irrégulier» selon Messi Une sortie rare pour le taciturne Argentin, qui a qualifié sa formation d'«équipe très irrégulière, très faible, battue à l'intensité ou à l'envie, qui encaisse facilement». Après avoir perdu le goal-average particulier face à son rival le 1er mars dernier lors du clasico retour de Liga (0-0, 2-0), le Barça n'a plus réussi à relever la tête. Les Blaugranas ont totalisé trois nuls et une défaite (jeudi contre Osasuna, 2-1) depuis la reprise du Championnat le 11 juin, quand le Real n'a pas laissé le moindre point en chemin. Ils tâcheront très vite de se tourner vers leur huitième de finale retour de Ligue des champions contre Naples le 8 août au Camp Nou (1-1 à l'aller), avant un potentiel gros quart de finale contre Chelsea ou le Bayern Munich à Lisbonne. Leur avenir sera-t-il plus radieux, en Europe et en Espagne ? Difficile à croire, tant l'entraîneur, Quique Setién, nommé en janvier, est déjà critiqué et remis en question pour diriger la renaissance du Barça, que ce soit la saison prochaine ou, déjà, en août pour la C1. Malgré ses titres, malgré Zidane, et malgré le fait qu'il n'y aura «pas de grandes recrues cet été» selon Florentino Perez, le Real devra lui aussi commencer à envisager une refonte. Ses cadres vieillissants âgés de plus de 30 ans (Luka Modric, Toni Kroos, Sergio Ramos, Karim Benzema, Marcelo) pourront encore tenir jusqu'en août... mais après ?