Les usagers de la route ont vécu un jeudi noir suite à la fermeture des deux principaux axes routiers, les RN9 et 26, reliant respectivement le chef-lieu de wilaya de Béjaïa à la wilaya de Sétif par la côte Est et le centre du pays, via la vallée de la Soummam, par les propriétaires des débits de boissons alcoolisées. La voie menant à la wilaya de Sétif a été fermée à la circulation automobile à hauteur du village Thala-Khaled, dans la commune côtière d'Aokas, alors que la RN26 a été bloquée au niveau de la localité de Takrietz à 5 km de Sidi-Aïch, relevant de la municipalité de Souk-Oufella. Après avoir observé vainement trois rassemblements devant le siège de la Wilaya, réclamant la réouverture de leurs commerces, à l'instar de toutes les autres branches d'activités, fermés pour cause de pandémie depuis six mois, les propriétaires de bars, restaurants et autres débits de boissons alcoolisées ont décidé de radicaliser leur mouvement à travers une action de blocage de routes pour faire pression sur les autorités dans l'espoir de satisfaire leurs doléances. Le premier responsable de la Wilaya a signifié aux protestataires que la décision de fermeture des débits de boissons alcoolisées, bars et restaurants, est «nationale et ne concerne pas uniquement la région de Béjaïa». «La décision d'autorisation de réouverture relève des plus hautes autorités du pays», a fait savoir le wali dans sa réponse aux protestataires lors de leurs différents rassemblements devant le siège de l'administration locale. Une réponse qui ne semble pas les convaincre. Les protestataires se disent déterminés à ne pas baisser les bras jusqu'à la satisfaction de leur demande. «Voila six mois que nos commerces sont fermés. On est à bout et totalement asphyxiés financièrement. Nombre de commerçants se retrouvent dans une situation sociale de totale précarité sans la moindre ressource pour subvenir aux besoins de leurs familles, en plus des autres charges, impôts et location des locaux. Pourquoi ce deux poids deux mesures. Les autorités autorisent la réouverture des cafés, des restaurants, des hôtels et des brasseries de fabrication de ces boissons alcoolisées, tout en maintenant le blocus sur notre activité. Maintenant, si c'est une autre décision politique ou idéologique, que le pouvoir le dise ouvertement», tonne l'un des protestataires. Il convient de signaler que nombre d'usagers de ces deux importants axes routiers, en déplacement dans la région de Béjaïa ou se rendant sur le littoral en cette période estivale, se sont retrouvés bloqués durant de très longues heures, attendant la levée du blocus par les manifestants. Certains automobilistes ont même dû emprunter d'autres chemins de montagne, pour rejoindre leurs destinations. A. Kersani