Simultanément avec l'annonce portant l'exclusion des procédures de grâce, de toute personne condamnée ayant fait partie d'une bande criminelle, l'ordonnance sur la prévention et la lutte contre les bandes de quartiers est publiée dans le Journal officiel. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Les lascars criminels qui agissent en bandes et qui sèment la terreur dans les quartiers, risquent désormais de très lourdes condamnations, pouvant aller jusqu'à 20 ans de réclusion ferme. «20 ans de prison ferme», c'est l'une des peines que prévoit l'ordonnance relative à la prévention et à la lutte contre les bandes de quartiers, promulguée par le président de la République, et publiée dans le dernier numéro du Journal officiel. Le texte précise d'emblée «est considérée comme une bande de quartier, tout groupe, sous quelque dénomination que ce soit, composé de deux personnes ou plus, appartenant à un ou à plusieurs quartiers d'habitation, qui commet un acte ou plus dans le but de créer un climat d'insécurité, à l'intérieur des quartiers ou dans tout autre espace, ou dans le but d'en assurer le contrôle, en usant de violences morales ou physiques, exercées à l'égard des tiers, en mettant en danger leur vie, leurs libertés ou leur sécurité ou en portant atteinte à leurs biens, avec port ou utilisation d'armes blanches apparentes ou cachées». Les dispositions pénales prévoient dans ce sens «qu'il est passible d'une peine d'emprisonnement de trois ans à dix ans et d'une amende de 300 000 DA à 1 000 000 DA, quiconque crée ou organise une bande de quartier, s'enrôle ou participe sous quelque forme que ce soit dans une bande de quartier, tout en connaissant son objectif, recrute une ou plusieurs personnes pour le compte d'une bande de quartier», spécifie le document. «Est puni d'un emprisonnement de dix ans à vingt ans et d'une amende de 1 000 000 DA à 2 000 000 DA, quiconque dirige une bande de quartier ou y exerce un commandement quelconque», selon la même source qui ajoute qu'il est puni aussi «d'un emprisonnement de deux ans à cinq ans et d'une amende de 200 000 DA à 500 000 DA, quiconque encourage ou finance, sciemment, par tout moyen une bande de quartier (...)» Dans le chapitre dédié aux mécanismes de prévention contre les bandes de quartiers , l'ordonnance indique : «La création de commissions de wilayas de prévention contre les bandes de quartiers qui seront chargées, notamment de l'exécution de la stratégie nationale de prévention contre les bandes de quartiers, au niveau local, de la détection précoce des activités des bandes de quartiers et d'en alerter les autorités concernées (...)» La publication de cette ordonnance permettra peut-être de faire reculer ce fléau, qui s'est installé progressivement durant ces dernières années, jusqu'à créer un climat de terreur dans plusieurs cités et quartiers, rendant la vie dure aux riverains, qui admettent pour beaucoup, avoir peur de sortir de chez eux, particulièrement à des horaires tardifs. Régulièrement, des rixes éclair éclatent pour des raisons souvent futiles. Des jeunes délinquants appartenant à des bandes de quartiers différents, se livrent sans merci, à des bagarres qui peuvent parfois durer toute la nuit, semant ainsi la panique dans ces cités. Une panique justifiée étant donné que ces «gangsters» sont souvent armés de sabres, de poignards et autres armes blanches, et n'hésitent pas à entrer même dans les bâtiments. Ce triste phénomène a, d'ailleurs, déjà entraîné la mort de personnes qui n'avaient aucun lien avec ces bandes mais qui se sont retrouvées là au mauvais moment. Dans ce registre, le texte de l'ordonnance a justement explicité que «la peine est la réclusion criminelle à perpétuité, si la rixe, la rébellion ou la réunion ont entraîné la mort d'une personne autre que les membres de la bande. Si au cours de la rixe, rébellion ou réunion prévue dans le présent article, il est porté des coups et fait des blessures, la peine est l'emprisonnement de deux ans à sept ans et l'amende de 200 000 DA à 700 000 DA. Le minimum de la peine prévue au premier alinéa du présent article est porté au double si la rixe, rébellion ou réunion se produisent de nuit», souligne le même article. M. Z.