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Georges Ibrahim Abdallah, le «Nelson Mandela du Proche-Orient»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 09 - 2020

1er Février 2018 : Emmanuel Macron effectue sa première visite officielle en Tunisie. Déambulant à travers les venelles du vieux Tunis, des militants tunisiens scandent sur son passage : «Libérez Abdallah». Interloqué, il se tourne vers ses conseillers. C'est un officiel tunisien qui lui explique.
Lors de sa première visite au Liban, après l'explosion du port de Beyrouth, en août 2020, des militants pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah ont interpellé de nouveau Emmanuel Macron dans les rues de la capitale libanaise sur le sort d'un des plus anciens prisonniers politiques au monde, même s'il n'est pas reconnu comme tel. Du coup, il sait de qui il s'agit.
Mais le Président français, spécialiste du «en même temps», c'est-à-dire de l'ambiguïté, a lâché cette phrase sibylline sur laquelle les commentateurs ne cessent d'épiloguer : «Il doit signer». Qui doit signer et quoi ?
Lors de son second voyage à Beyrouth, même scénario. Des manifestants sont venus sous les fenêtres de sa résidence, réclamer la libération de Georges Ibrahim Abdallah, cet instituteur libanais détenu en France depuis 1984, membre fondateur de la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL), un groupe communiste. Il est accusé de complicité dans l'assassinat, à Paris, en 1982, du lieutenant-colonel Charles Ray, attaché militaire adjoint de l'ambassade des Etats-Unis, et de Yacov Barsimentov, Israélien, membre du Mossad en poste à Paris.
Georges Ibrahim Abdallah qui, par ailleurs, a nié toute participation à ces attentats, tout en affirmant son soutien à la FARL, a été condamné à perpétuité. Depuis 1999, année où il a achevé sa peine incompressible, les autorités judiciaires et politiques françaises ont rejeté immanquablement la dizaine de demandes de remise en liberté auxquelles il est éligible.
Pourquoi cet acharnement ? C'est un fait, Georges Ibrahim Abdallah est l'otage d'enjeux internationaux qui vont bien au-delà de sa personne. Selon le site The Palestine Chronicle : «Sa libération a été bloquée par des hauts fonctionnaires français –main dans la main avec des fonctionnaires américains qui sont ouvertement intervenus dans l'affaire.» Maître Jacques Vergès, son avocat, s'indignait en 2011 des ingérences américano-israéliennes dans le dossier : «C'est le gouvernement des Etats-Unis qui oppose un veto intolérable à sa libération»
Théoriquement libéré en 2003 puis en 2013 par le tribunal qui l'avait condamné, son élargissement effectif est conditionné par la signature par le ministre de l'Intérieur français d'un arrêté d'expulsion. Mais voilà, même si les autorités libanaises ont émis un avis favorable à son retour au Liban, en 2013, le ministre de l'Intérieur français d'alors, Manuel Valls, qui n'a jamais cherché à cacher ses sympathies sionistes, a refusé de le signer. Même refus l'année suivante.
Le «il doit signer» énigmatique du Président Macron doit-il être compris comme un engagement de sa part à donner l'ordre à son ministre de l'Intérieur de signer l'arrêté d'expulsion qui rend Georges Ibrahim Abdallah libérable, ou bien est-ce une façon de se défausser sur Gérald Darmanin, l'actuel ministre de l'Intérieur ? Ou est-ce plus simplement une figure rhétorique consistant à se tirer d'un mauvais pas ?
Pourtant, la situation de Georges Ibrahim Abdallah est une atteinte par la France à la convention européenne des Droits de l'Homme qui interdit le maintien en prison d'un condamné «sans aucun espoir de sortie».
La question de la libération de Georges Ibrahim Abdallah poursuit Macron depuis ses premiers pas en tant que président de la République. Elle a été un casse-tête pour Nicolas Sarkozy puis pour François Hollande, qui se sont toujours placés du côté du manche, acceptant les injonctions américano-israéliennes aggravant l'acharnement sur le maintien en détention de Georges Ibrahim Abdallah.
Yves Bonnet, ancien directeur de la DST (1982-1987), le contre-espionnage français, qui avait contribué à l'arrestation de Georges Ibrahim Abdallah, déclarait le 28 décembre 2011 sur France 24 : «Cette injustice a assez duré ; elle a même dépassé les limites du raisonnable. Plus rien ne justifie son incarcération. Qu'on le mette dans un avion et qu'on le renvoie chez lui, au Liban». Yves Bonnet avouait que son «malaise» était d'autant plus grand qu'il a été l'un des négociateurs français en 1985 pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah en échange de celle de Gilles Sidney Peyroles, conseiller culturel français à Tripoli, enlevé par la FARL. Yves Bonnet est sans concession : «La France a trahi la parole donnée.» En 2020, quelle raison, s'interroge Le Monde Diplomatique, «peut justifier la non-libération d'un complice d'homicide ayant purgé plus de trente-cinq années d'incarcération ?». Surtout que son comportement en détention inspire le respect aux gardiens de prison. Un fait montre l'étendue de la hargne contre lui. Le 21 novembre 2012, le Tribunal de l'application des peines (TAP) prononçait la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France, se fendait d'un communiqué dans lequel il «déplorait la décision du TAP d'accorder la liberté conditionnelle au terroriste reconnu coupable Georges Ibrahim Abdallah». Il espérait que les autorités judiciaires françaises feraient appel et que «la décision prise (...) sera annulée».
Essayons de deviner ce qui a été fait de cette décision ?
A. M.


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