Le Front de libération nationale s'oppose catégoriquement à la dissolution des Assemblées élues, mettant en avant, notamment, le fait que le président de la République n'en a jamais parlé, ni dans son programme électoral et encore moins après son investiture à l'issue de l'élection présidentielle du 12 décembre dernier. M. Kebci - Alger (Le Soir) - L'idée de la dissolution des Assemblées élues commence à faire débat chez la classe politique. Un point qui a aussitôt fait sortir de ses gonds le FLN, rejoint juste après par son frère -ennemi le RND. Le nouveau secrétaire général du vieux front du pouvoir avait bien donné le ton, mardi dernier, dans un point de presse animé juste après la tenue de la toute première réunion du nouveau bureau politique. Abou El-Fadhl Baâdji avait, sans trop s'y étaler, signifié sa préférence pour des élections législatives anticipées sans dissolution au préalable de l'Assemblée populaire nationale. Contacté par nos soins, son chef de cabinet était revenu sur cette démarche qu'il explique par le fait que le «président de la République n'a jamais évoqué la dissolution des Assemblées élues, ni dans son programme électoral lors de l'élection présidentielle du 12 décembre dernier ni une fois installé dans ses nouvelles fonctions». Suffisant aux yeux de Mohammed Amari pour faire sienne cette démarche, tenant, néanmoins, à l'expliquer. «La dissolution de l'Assemblée populaire nationale signifie la tenue d'élections législatives anticipées dans les trois mois qui suivent cette décision, qui suppose la vacance des sièges parlementaires», explique notre interlocuteur, pour qui de nouvelles élections législatives, qu'elles soient anticipées ou calendaires, «ne pouvaient se tenir sous la coupe de la loi portant régime électoral en vigueur, voire même celle portant création et fonctionnement des partis». Deux lois qui, poursuit Amari, se doivent d'être revues au préalable, ce qui ne pourrait se faire que par voie parlementaire. Seulement, des voix, parmi celles adoptant le processus constitutionnel en cours, ont parlé d'une plus que probable dissolution des Assemblées élues juste après le référendum sur la nouvelle Constitution, prévu le 1er novembre prochain. Il s'agit, notamment, des promoteurs de l'initiative des forces nationales pour la réforme qui, au sortir d'une entrevue avec le président de la République, au lendemain de leur conférence lors de laquelle ils ont décliné leur feuille de route qui chevauche avec celle du pouvoir, ont évoqué cette piste, parlant même du «quitus» du chef de l'Etat à ce sujet. Une sortie à valeur de simple «manœuvre» de gens qui veulent «écarter» le vieux front du processus politique en cours, aux yeux du secrétaire général du FLN. «Il n'y a pas de musée qui suffise au FLN», a affirmé Baâdji dans une réplique claire aux nombreuses voix qui réclament la mise à l'écart des partis et autres organisations de masse ayant agi au sein de la défunte allégeance ou à sa périphérie. Pour le secrétaire général du FLN, il n'est pas question que le vieux front du pouvoir «reste en marge» du processus de réformes en cours. D'où son appel, mercredi dernier, aux parlementaires du parti, réunis à l'hôtel Riadh, à l'ouest de la capitale, à «faire preuve de responsabilité» lors des débats autour des projets qui leur seront proposés prochainement, à commencer par celui portant nouvelle Constitution prévu pour être au menu du Parlement la semaine prochaine. M. K.