Après leurs collègues de l'Assemblée populaire nationale, jeudi dernier, les membres du Conseil de la Nation ont adopté, à leur tour et à la presque unanimité des présents, le projet portant révision constitutionnelle. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ils étaient, en effet, hier samedi, 111 membres de la Chambre haute du Parlement à se manifester pour être de ce cérémonial. Et seul un sénateur s'est abstenu lors de l'opération du vote alors que les 17 autres sénateurs, qui ont donné délégation à des collègues à eux, par procuration, ont, eux aussi, donné leur quitus pour ce projet cher au chef de l'Etat. Un texte dont la mouture finale a fait, la veille, soit vendredi, l'objet d'un débat limité au sein de la commission des affaires juridiques, administratives, des droits de l'Homme. Après ce quitus du Parlement dans ses deux chambres, il ne reste au chef de l'Etat qu'à convoquer tout prochainement le corps électoral pour le référendum prévu le 1er novembre prochain. Une convocation qui devrait intervenir avant mercredi prochain, au vu du délai de 45 jours avant le jour du scrutin que requiert la loi portant régime électoral. Reste maintenant une inconnue : le peuple algérien sera-t-il au rendez-vous de ce référendum pour approuver la nouvelle loi fondamentale du pays qui constitue, selon le Premier ministre, un «tournant décisif dans le processus d'édification de l'Etat» ? Une interrogation que les instigateurs de ce projet de révision constitutionnelle semblent prendre au sérieux puisqu'on parle d'ores et déjà d'une vaste campagne de vulgarisation dudit projet et de sensibilisation des électeurs. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a évoqué, jeudi dernier, à l'Assemblée populaire nationale, en marge de la plénière consacrée à l'adoption de ce texte, un «large débat» pour les besoins duquel tous les médias de la presse écrite et de l'audiovisuel seront mobilisés. Un débat ouvert à la société civile, aux associations, aux personnalités, aux experts, aux partis agréés et à toutes les franges de la société à l'effet, selon Ammar Belhimer, de les associer au processus référendaire. Une sorte de «session de rattrapage», le processus d'élaboration de ce texte a vu des pans entiers de la société civile, de personnalités, d'organisations de divers statuts et d'acteurs politiques et autonomes le bouder. Un pari risqué quand on sait que ce «débat» promis ne donne pas de possibilité d'un quelconque amendement, les potentiels électeurs seront appelés à se prononcer sur la mouture élaborée par le panel d'experts que dirigeait le Dr Ahmed Laraba et qui vient d'avoir l'assentiment des deux Chambres du Parlement. Une double chambre parlementaire qui vient d'être ébranlée par les révélations de l'ex-vice-président de l'APN qui a parlé, devant le juge, de marchandage des positions dans les listes électorales du parti du Front de libération nationale lors des élections législatives du 4 mai 2017, déjà qu'elle est perçue par la vox-populi comme étant une simple chambre d'enregistrement et qu'elle vient donc de le confirmer pour la énième fois. Ajouté à cela le double contexte économique et politique qui ne prête pas à une adhésion assurée des électeurs autour d'un projet aussi important que celui afférent à la première loi du pays. M. K.