Le flou artistique qui entoure la rentrée scolaire n'est décidément pas près de s'estomper. Après avoir arrêté les dates de la reprise pour les élèves des trois cycles en Conseil des ministres dont le communiqué final précisait que le port du masque ne serait obligatoire que pour le cycle secondaire, le ministre de la Santé affirme que, finalement, le masque sera obligatoire dès le primaire. Le Pr Benbouzid dit s'en remettre au protocole sanitaire élaboré par la commission scientifique. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Au moment où les parents d'élèves sont dans l'attente d'en apprendre plus sur les modalités de la reprise des cours au niveau des trois paliers de l'éducation, ils apprennent une chose et son contraire en quelques jours. Et pour cause, la semaine dernière le Conseil des ministres tranchait au sujet des dates de la reprise des classes, prenant le soin de souligner « l'impératif port du masque pour le cycle secondaire ». Ni le cycle moyen ni encore moins celui du primaire ne semblaient à ce stade-là concernés par cette obligation. Le ministre de la Santé affirmait jeudi le contraire. Invité de la Chaîne II de la Radio nationale, le Pr Benbouzid assure que tous les élèves devront porter un masque, même les plus jeunes. Pour quelle raison ? « Au début, on disait que l'épidémie ne touchait pas les enfants de moins de 14 ans. Or, le plus jeune contaminé au coronavirus est un bébé de 38 mois en Chine. Nous n'allons donc pas prendre le risque de laisser les enfants entrer en classes sans bavette .» Le ministre de la Santé assure que cette disposition est notifiée dans le protocole sanitaire élaboré par la commission chargée du suivi du coronavirus. L'Organisation mondiale de la santé conseille le port du masque aux enfants âgés de 12 ans et plus dans les mêmes conditions que les adultes, en particulier lorsqu'ils ne peuvent garantir une distance d'au moins un mètre des autres et si la transmission est généralisée dans la zone concernée. Pour les enfants dont l'âge varie entre 6 et 11 ans, notamment ceux du cycle primaire, l'OMS estime que « la décision d'utiliser un masque est fondée sur des facteurs, comme une transmission intense dans la zone où réside l'enfant ou sa capacité à utiliser un masque correctement et en toute sécurité ». La question se pose d'emblée : les jeunes écoliers sauront-ils utiliser leur masque pendant tout le temps qu'ils se trouveront au niveau des écoles ? Rien n'est moins sûr. La famille de l'éducation avait, d'ailleurs, fait part de sa crainte de ne pouvoir faire appliquer l'ensemble des recommandations incluses dans le protocole sanitaire, notamment pour les plus jeunes écoliers. Reste l'alternative du lavage fréquent des mains mais, là aussi, la question des moyens se pose avec acuité. Avec des communes souvent déficitaires, la disponibilité du savon ou du gel hydroalcoolique ne sera certainement pas assurée partout de la même manière sans compter que dans beaucoup d'écoles, l'eau ne coule plus dans les robinets depuis longtemps déjà. N. I.