Au moment où l'aile menée par Youcef Aouchiche a engagé une bataille judiciaire pour récupérer le siège national du parti, l'autre aile pilotée par Belkacem Benameur attend toujours la décision du Conseil d'Etat quant à la légalité du dernier congrès extraordinaire du Front des forces socialistes. M. Kebci - Alger (Le Soir) - «Nous ne sommes pas squatteurs du siège national du parti», affirmait, hier mardi, Belkacem Benameur, le premier secrétaire national désigné par la défunte instance présidentielle coordonnée alors par Ali Laskri. Une affirmation à valeur de réponse à l'autre premier secrétaire national du parti, Youcef Aouchiche, désigné par la nouvelle instance présidentielle issue du congrès extraordinaire tenu les 9 et 10 juillet dernier, et qui, avant-hier, avait fait part d'une action en justice contre lui pour «occupation illégale du siège national du parti» et pour «agissement en violation des textes du parti et de la loi». Un rendez-vous organique que Benameur ne reconnaît pas pour, selon lui, «avoir été préparé par une partie du parti et en violation des statuts du parti». Et au maire de Nacéria, dans la wilaya de Boumerdès, de faire part d'une «action intentée le 9 août dernier, auprès du Conseil d'Etat en vue d'invalider ce congrès extraordinaire» qui constitue, selon lui, un «coup de force». «La démission des membres de l'ex-instance présidentielle n'a pas été faite par-devant les membres du conseil national qui se devait de se réunir avant la tenue de tout congrès», soutient notre interlocuteur qui relèvera, par ailleurs, que les délais statutaires pour la tenue d'un congrès extraordinaire ont été largement dépassés». D'où, ajoutera-t-il, «l'impératif d'aller vers un congrès ordinaire, chantier sur lequel le secrétariat national que je coordonne avait planché avec la préparation des moutures de tous les documents y afférents». Et quid de la validation par les services du ministère de l'Intérieur des résolutions du dernier congrès extraordinaire et la nomination de M. Youcef Aouchiche au poste de premier secrétaire du parti et ce, conformément à la loi régissant les partis politiques comme soutenu par Youcef Aouchiche ? Belkacem Benameur avoue «ne pas trop y accorder de l'importance», lui qui dit «attendre le verdict du Conseil d'Etat qui est, selon lui, au-dessus de tout quitus administratif». «Seule la justice tranchera la légalité de l'un ou de l'autre», ajoutera notre interlocuteur qui conclura en affirmant «ne pas vouloir amplifier la fracture parmi la base militante» du fait de cette crise latente, comme pour justifier l'absence de toute activité organique de l'exécutif qu'il dirige. Il faut rappeler que l'entrevue au siège national du parti entre Belkacem Benameur et l'ambassadeur du Portugal en Algérie, avant-hier lundi, a provoqué l'ire de Youcef Aouchiche qui, aussitôt, a accusé, dans un communiqué, le premier d'«agissement en violation des textes du parti et de la loi», faisant part d'une procédure judiciaire et d'une autre disciplinaire. M. K.