Parallèlement au dépôt de plainte, la direction issue du congrès extraordinaire tente par des médiations de sages du parti de convaincre Belkacem Benameur de restituer le siège aux dirigeants actuels. La tenue d'un congrès extraordinaire, puis celle d'une réunion historique de son conseil national n'ont pas réglé tous les maux du FFS. Belkacem Benameur, qui se présente comme premier secrétaire national, a reçu un ambassadeur au siège du parti. La direction que dirige Youcef Aouchiche dépose plainte et engage une procédure disciplinaire contre Belkacem Benameur qui continue d'activer en tant que premier secrétaire du parti. Dans un communiqué rendu public hier, le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, annonce que "Belkacem Benameur ne représente nullement le Front des forces socialistes". "Ce dernier, qui orchestre actuellement l'occupation illégale du siège du FFS, sis au 56 avenue Souidani-Boudjema, agit en violation des textes du parti et de la loi", ajoute le document. Le communiqué du FFS est surtout destiné à l'opinion publique. Parce que dans les faits, Belkacem Benameur occupe le siège du parti depuis plus d'une année. Pis encore, l'homme a même reçu hier, solennellement, l'ambassadeur du Portugal et s'est présenté comme étant "à la tête de la direction du FFS". "Nous rappelons que depuis le congrès extraordinaire du FFS tenu les 9 et 10 juillet dernier, les instances légales du FFS au regard des textes du parti et de la loi sont l'instance présidentielle élue, ainsi que les instances désignées ou élues à la suite du congrès extraordinaire", réplique Youcef Aouchiche, qui rappelle que le congrès extraordinaire et sa nomination "au poste de premier secrétaire du parti ont été dûment validés conformément à la loi régissant les partis politiques". Selon les statuts du FFS, la tenue du congrès extraordinaire en juillet dernier était justifiée par la démission de la majorité des cinq membres de l'instance présidentielle — trois ont démissionné et une a été exclue. Automatiquement, toutes les instances issues de l'ancienne direction sont obsolètes, dont le mandat de Belkacem Benameur, désigné l'an dernier par une membre de l'ancienne instance présidentielle, à savoir Hayet Tayeti, exclue du parti depuis. Mais le maire de Naciria a déjà contesté les résultats du dernier congrès extraordinaire en introduisant un recours au Conseil d'Etat. Entre-temps, l'administration, par le biais du ministère de l'Intérieur, a reconnu les résultats du congrès qui a été suivi d'une session du conseil national de ce parti. Cela n'a pas suffi à Belkacem Benameur qui refuse de quitter le siège national du parti qu'il occupe depuis qu'un groupe avait utilisé la force pour déloger l'équipe proche de l'ancien homme du parti, Ali Laskri. "Nous ne voulons pas utiliser la force et nous donner en spectacle", a indiqué un membre de l'actuel secrétariat national. Parallèlement au dépôt de plainte, la direction issue du congrès extraordinaire tente, par des médiations de sages du parti, de convaincre Belkacem Benameur de restituer le siège aux dirigeants actuels. Mais le pari n'est visiblement pas gagné et le cafouillage se poursuit.