Au FFS, deux ailes se disputent la direction du parti. La première est issue du dernier congrès extraordinaire, menée par le membre de l'Instance présidentielle Hakim Belahcel et le premier secrétaire Youcef Aouchiche. Elle livre une bataille pour récupérer le siège du parti sur les hauteurs d'Alger. La deuxième est conduite par Belkacem Benamar qui se considère comme le premier secrétaire légitime et qui occupe le siège national du parti. Il avait saisi le Conseil d'Etat pour invalider les résultats du congrès. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Entre les uns et les autres, une sorte de troisième voie menée par des militants réputés proches de Ali Laskri a vu le jour après une rencontre qui s'est déroulée à Yakouren (Tizi-Ouzou). Issus des fédérations des wilayas du centre du pays, qui sont en train d'être renouvelées par la première direction, ces militants se démarquent de la politique de Belahcel et de Aouchiche, en les accusant de vouloir dévier le parti de sa ligne. Ils ont annoncé, en outre, la poursuite des activités du FFS au sein du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) tout en appelant au boycott actif et massif du référendum du 1er novembre prochain. Dans une déclaration rendue publique hier, les conclavistes ont affirmé que «la crise organique visible» que vit le FFS «cache une autre plus sournoise de tentative de déviation de sa ligne politique». «Aujourd'hui, le pouvoir tente par tous les moyens machiavéliques de réduire l'opposition à de simples faire-valoir pour décorer sa vitrine et son image auprès de l'opinion nationale et internationale, tout en minant de l'intérieur les partis résistants, et le FFS n'a pas échappé à cette machination du pouvoir», ont-ils expliqué. Et de s'attaquer à la nouvelle direction «préfabriquée», laquelle selon eux, instaure le clanisme. «Pendant que notre parti a plus que jamais besoin de se ressouder et rassembler toutes les énergies militantes, cette direction préfabriquée instaure le clanisme et encourage la course effrénée aux postes dans la perspective d'un quota aux futures échéances électorales qu'organiserait ce pouvoir illégitime et que les militants(es) rejettent d'ors et déjà», ont-ils souligné, en rejetant «ces pratiques claniques et cet opportunisme destructeur». Selon eux, le FFS est menacé dans son existence. «Plusieurs groupes se revendiquent de notre parti, mais certains n'hésitent pas à quémander de manière officielle des strapontins à travers un dialogue inclusif avec un régime finissant qui a pour seul objectif, celui d'assurer sa régénérescence afin se pérenniser au pouvoir». Face à cette situation de division et pour éviter la dislocation et la disparition du FFS et lui redonner vie, les conclavistes se sont dits «déterminés à remettre les idéaux du FFS au centre de son combat et rendre espoir aux militants». «Pour cela, nous devons prendre des initiatives fortes. La base militante appelle à l'unité. Nous devons avancer dans ce sens, c'est vital. Il s'agit de lancer des initiatives de rassemblement des énergies en nous rapprochant les uns des autres, pour reconstruire notre unité dans une démarche commune, lancer une initiative forte pour rassembler la base et sauver le FFS», ont-ils expliqué. Et d'annoncer la décision de maintenir les commissions administratives fédérales et les commissions administratives des sections déjà installées et la mise en place d'un collectif de coordination et de suivi. K. A.