Des avocats des membres de la famille Tahkout, poursuivis pour des faits liés à la corruption dans ce qui est appelé «l'affaire de montage automobile», continuent à contester les accusations et à défendre leur «innocence». Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - L'un d'eux, lors de sa plaidoirie hier en faveur de Hamid Tahkout, frère de l'accusé principal, a soutenu que «les Tahkout sont sacrifiés pour calmer le peuple», estimant que «leur dossier est vide». Mahieddine Tahkout, patron de TMC, avait été arrêté en plein mouvement populaire déclenché d'abord contre le projet du cinquième mandat de Bouteflika puis contre tout le système. Les Algériens qui envahissaient par millions des villes du pays réclamaient le départ de tous les membres de la îssaba, en les accusant d'avoir ruiné le pays. Pour l'avocat de la défense, l'arrestation de Tahkout et des membres de sa famille rentrait dans la logique de les offrir en offrande au peuple afin de le calmer. La défense de Hamid Tahkout a tenté de démontrer la nullité des accusations à son encontre, à savoir «blanchiment d'argent», «incitation à trafic d'influence» et «obtention d'indus avantages». Le procureur général avait requis une lourde peine de prison de huit ans contre lui, avec une amende de 8 millions de dinars et la confiscation de tous ses biens. «Le dossier a été entamé sur une base illégale. Les Tahkout sont sacrifiés pour calmer le peuple», a lancé l'intervenant, dénonçant en même temps le recours à la détention provisoire contre son client qui présentait, selon lui, toutes les garanties pour répondre aux convocations de la justice s'il était placé sous contrôle judiciaire. «Nous avons souhaité qu'on nous affronte avec des preuves concrètes contre l'accusé, mais il n'y a rien malgré le fait que l'instruction a duré une année», a-t-il ajouté. Affirmant qu'il n'y a aucune preuve qui confirme l'accusation de blanchiment d'argent et déplorant que même l'héritage de l'accusé a été confisqué, l'avocat a souligné qu'aucun agent public n'est venu se plaindre d'une quelconque pression exercée sur lui afin d'accorder des avantages à l'accusé. «Quelqu'un est-il venu vous dire que Hamid Tahkout m'a incité (au trafic d'influence) ?», interroge Me Kara Ali Djahid. «Cette affaire est une affaire de montage des accusations et non une affaire de montage automobile comme la qualifie la presse», a-t-il fulminé. Estimant que le dossier est «infondé», la défense a demandé l'acquittement de l'accusé et la levée de la décision de confiscation de ses biens. Le procès en appel de Tahkout se poursuivra aujourd'hui avec les plaidoiries du principal accusé contre lequel le procureur général avait requis 18 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 8 millions de dinars et la saisie de tous ses biens à l'intérieur et à l'extérieur du pays. K. A.