L'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine (Isacom) fait état d'enlèvements et de torture dont ont été victimes des militants sahraouis dans des villes des territoires occupés. Cette instance, présidée par Aminatou Haïdar, rapporte également le pillage de maisons commis par les services de sécurité. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Dans un communiqué rendu public mardi 17 novembre, l'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine dénonce une série d'actes de violation des droits de l'Homme à l'encontre des militants pour l'autodétermination du Sahara Occidental. «Dans la ville occupée de Boujdour, les forces répressives marocaines ont arrêté trois mineurs, principalement : Nasrallah Baya, Yahya Mohamed Taleb et Bujari Lamaidy, ainsi que le jeune homme Brahim Babeit dans la soirée du 16 novembre 2020, après avoir participé à une manifestation réclamant l'indépendance et le retrait immédiat des forces d'occupation marocaines du Sahara Occidental. Les mineurs ont été devant le persécuteur du roi au niveau du tribunal de première instance de l'Etat occupant marocain», précise cette instance. L'Isacom revient également sur le cas d'Ali Saaduni et Nurdin Al-Argubi, deux militants «enlevés dans l'après-midi du 10 novembre à Laâyoune occupée.» Le communiqué précise qu'ils ont été arrêtés par «deux agents de la police, des tortionnaires bien connus du nom d'Ali Al-Buifri et Ould Touhima, qui ont commis de nombreux crimes violents et des pratiques répressives contre les civils sahraouis». «Ali Saaduni et Nurdin Argubi ont été passés à tabac à l'intérieur de véhicules de police puis transportés dans des directions différentes vers la zone nord d'Al-Hagounia où ils ont, à nouveau, été soumis à des tortures physiques et psychologiques dans les faubourgs de la ville. Ensuite, ils ont été menacés d'être incarcérés et même violés s'ils continuent d'exprimer leurs revendications de liberté et d'indépendance.» L'Isacom annonce également le pillage de plusieurs maisons appartenant à des familles connues pour leur militantisme dans la capitale sahraouie. L'instance estime que cette flambée de la répression est une «campagne de représailles visant les civils sahraouis, après que le Maroc eut violé l'accord de cessez-le-feu signé entre le Front Polisario et le royaume du Maroc en 1991». T. H. Des associations et personnalités latino-américaines solidaires du peuple sahraoui Un collectif de 62 organisations et associations de solidarité et d'amitié avec le peuple sahraoui, appuyées par 97 personnalités politiques de différentes sensibilités, originaires de douze pays d'Amérique latine et des Caraïbes, ont condamné l'agression militaire marocaine à El-Guerguerat ayant entraîné la fin du cessez-le-feu de 1991, rapporte l'APS. Les signataires de cet appel international ont également «condamné la violation marocaine de l'accord de cessez-le-feu, qui pousse vers l'instabilité dans toute la région et exhorté le secrétaire général de l'ONU et le président du Conseil de sécurité à réactiver le processus de décolonisation du Sahara Occidental par l'organisation du référendum tant attendu par le peuple sahraoui». Parmi les personnalités qui ont signé cet appel figurent le prix Nobel de la paix l'Argentin Adolfo Pérez Esquivel, la militante péruvienne Aida Garcia Naranjo, l'avocate et défenseure des droits de l'Homme l'Equatorienne Annabelle Guerrero Pita, le défenseur des droits de l'Homme de la République dominicaine, Annalisa Melandri, et le Brésilien Antonio Carlos de Andrade, défenseur des droits de l'Homme. T. H.