Le protocole pédagogique exceptionnel adopté pour l'année scolaire 2020-2021 dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus, a été récemment modifié. Le ministère de l'Education nationale a procédé donc à l'allègement du programme scolaire et du volume horaire. Un allègement qui demeure «insuffisant» pour les syndicats du secteur. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Après la répartition des classes d'élèves en deux groupes, et le passage d'une séance de cours d'une heure à 45 minutes, une nouvelle organisation pédagogique vient d'être mise en place. Les programmes scolaires ont été allégés davantage et le volume horaire également. «Il s'avère que le rythme de travail adopté au départ a été pénible à supporter pour les élèves, les enseignants et tout le corps administratif. Après des protestations dans certaines wilayas, le ministère de l'Education nationale a décidé de réduire le volume horaire et le nombre de séances hebdomadaires», précise Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Il souligne par contre, que le recours au système de groupes et le manque de salles de cours ont contraint certains établissements scolaires à travailler les samedis. Or note-t-il, «le transport est interdit durant le week-end». Boualem Amoura appelle ainsi la tutelle à revoir une nouvelle fois, le volume horaire des matières et à l'alléger au maximum, et pourquoi pas supprimer certaines matières. «Mieux vaut sauver l'année scolaire avec un minimum que de fermer les établissements», dit-il. Pour lui, la crise sanitaire de Covid-19 a dévoilé toutes les failles du système éducatif qui nécessite une refonte. «Le Satef a toujours revendiqué une refonte du système éducatif. Il faut donc revoir les programmes qui sont actuellement trop chargés, revoir les volumes horaires, les rythmes scolaires, et même les périodes des vacances», dit-il. De son côté, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, estime que sans changement de méthode d'enseignement, l'allègement actuel des programmes scolaires et du volume horaire reste «insuffisant». «Il ne faut pas rester dans la méthode d'enseignement actuelle : expositive, classique et académique. Il faut aller vers la méthode interrogative qui nécessite un résumé subjectif du cours pour permettre l'apprentissage de l'élève. C'est lui-même qui va essayer d'avancer avec l'aide de l'enseignant en classe puisque le volume horaire a été réduit de moitié», insiste-t-il. Au vu du volume horaire réduit de moitié suite à la répartition des classes en deux groupes, «nous risquons d'avoir beaucoup de retard dans le programme», dit-il. Meziane Meriane est convaincu que seul le passage à la méthode interrogative permettra d'aller plus loin dans le programme. «C'est la méthode qui s'adapte à des situations de crise», ajoute-t-il. S'agissant de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus, le coordinateur du Snapest estime si la rue et la famille ne respectent pas les mesures sanitaires, l'école ne saura faire face toute seule à la contagion et ce quels que soient les moyens de protection qui seront mis à sa disposition. Ry. N.