Dès le début de l'épidémie, les autorités sanitaires avaient annoncé la couleur : pas de recours au dépistage massif. Plus qu'un choix, c'est une stratégie qui s'est imposée en raison de l'incapacité technique d'effectuer des tests à grande échelle. Sur les 300 000 prélèvements effectués en près de neuf mois, un peu plus de 80 000 se sont avérés positifs, soit un taux supérieur à 25%. L'Institut Pasteur assure le plus gros des opérations de dépistage avec un apport du privé qui tourne autour de 20%. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Pas de test de diagnostic du Covid-19 pour tous. Pour pouvoir y prétendre, une série de conditions sont posées au niveau des structures publiques qui, depuis quelques semaines déjà, ne sont plus en mesure d'en effectuer systématiquement en raison du manque de réactifs. La stratégie du dépistage ciblé, réservé aux personnes présentant des symptômes, n'a pas permis d'étendre les tests à plus large échelle. Depuis le début de la pandémie, 300 000 prélèvements ont été effectués sur l'ensemble du territoire national. Au quotidien, 2 500 prélèvements par jour sont effectués par l'Institut Pasteur. Selon son premier responsable, l'Institut Pasteur arrive à couvrir entre 60 et 65% de diagnostic des échantillons de test PCR pratiqués à l'échelle nationale grâce à un réseau de 45 laboratoires publics. Des prélèvements sont également effectués au niveau des centres de dépistage hospitaliers publics ouverts à l'intérieur des établissements publics de santé. Du côté du secteur privé, une vingtaine de laboratoires avaient été validés et homologués. L'apport du secteur privé tourne pour le moment autour de 20%. Les tests effectués par ces laboratoires sont-ils pris en compte dans le décompte officiel des cas de Covid-19 confirmés ? Oui, répond le Dr Mizi Ouallaoua Yacine, président du Syndicat national des laboratoires d'analyses privés. Cela se fait, dit-il, grâce à une plateforme électronique via laquelle les laboratoires privés peuvent verser les résultats obtenus. Notre interlocuteur estime que l'apport du secteur privé pourrait être plus grand si les demandes d'homologation déposées auprès de l'Institut Pasteur n'étaient pas toujours en souffrance. Il dit d'ailleurs ne pas comprendre pourquoi cette validation est toujours nécessaire du moment que les laboratoires d'analyses sont soumis à un cahier des charges qu'ils doivent respecter. Il dit pouvoir comprendre qu'au tout début de la pandémie, l'Institut Pasteur avait le souci de tout centraliser mais qu'actuellement, d'autres méthodes de travail pouvaient être adoptées. Depuis plusieurs semaines déjà, une grosse tension est ressentie au niveau des structures publiques de santé qui n'arrivent pas à effectuer les tests PCR en raison de l'indisponibilité des réactifs. Orientés vers les laboratoires privés, les patients nécessitant un dépistage ne sont pas, là non plus, à l'abri des conséquences de cette même pénurie qui n'a pas épargné les laboratoires privés. C'est pourtant le seul test de référence pris en compte dans la comptabilité des cas confirmés de Covid-19, même si les spécialistes sont unanimes à dire que les tests anti-géniques ont une fiabilité acceptable et pourraient augmenter les capacités du pays à tester de manière plus large pour qu'enfin, la stratégie qui consiste à dépister pour mieux isoler ne reste pas prisonnière des directives. N. I.