Les observateurs qui suivent r�guli�rement le dossier du Sahara occidental noteront s�rement un changement de ton de la part des responsables du gouvernement, en exil, des Sahraouis qui revendiquent l�autod�termination sur ce territoire. Ils haussent le ton contre leur adversaire direct, le Maroc bien entendu, mais leurs reproches sont destin�s particuli�rement � certaines puissances europ�ennes. Les dirigeants sahraouis estiment que d�une part, ces puissances soutiennent le Maroc dans sa politique d�expansion sur le Rio de Oro et que d�autre part, elles entravent tous les processus de n�gociations initi�s jusqu�� pr�sent. La France et l�Espagne sont montr�es du doigt. C�est ce qui ressort de l�intervention du Premier ministre de la RASD Abdelkader Taleb Omar, devant un parterre de cadres du Polisario et de la RASD, qui cl�turaient leur universit� d��t� qui s�est d�roul�e du 3 au 28 ao�t � Boumerd�s, en pr�sence de plusieurs diplomates des pays d�Afrique et d�Am�rique latine qui reconnaissent la RASD. L�orateur ne s�est pas embarrass� de formules diplomatiques pour interpeller, en premier lieu, le gouvernement de l�Hexagone. �Nous demandons � la France de ne pas entraver les tentatives de dialogue �, a-t-il dit, laissant entendre par ailleurs que ce pays se positionne contre l�autod�termination du peuple sahraoui. Poursuivant son r�quisitoire contre la politique de Nicolas Sarkozy � l��gard des Sahraouis, le Premier ministre de la RASD ass�ne �elle (la France) doit assumer ses responsabilit�s dans le cadre de l�ONU. Comme acte pour la paix et la l�galit� internationale, elle doit se rappeler qu�elle est membre permanent du Conseil de s�curit� de l�ONU�. A l�Espagne, le patron du gouvernement sahraoui rappelle rappelle la promesse historique de cet Etat concernant la d�colonisation du Sahara occidental. Il dit sur le sujet �l�Espagne reste enti�rement engag�e envers le peuple sahraoui jusqu�au jour o� notre peuple exercera librement son droit � l�autod�termination �. L�Union europ�enne est quant � elle, �pingl�e par l�orateur pour les privil�ges politiques, mais surtout �conomiques qu�elle accorde au royaume ch�rifien. A �couter le Premier ministre sahraoui, la politique permissive de l�UE vis-�-vis du Maroc est assimil�e � de la complicit� dans le pillage des richesses marines et terrestres du Sahara occidental. S�adressant au gouvernement marocain et � la classe politique de ce pays, il fait d�abord le bilan �de 35 ans d�occupation et de n�gation du droit�. Il en appelle � leur sagesse et � la raison pour qu�ils se penchent s�rieusement sur le sort des populations du sud, dont les droits fondamentaux ont �t�, selon lui, longtemps bafou�s. Pour lui, cette situation de statu quo est intenable. �Elle ne peut plus perdurer�, dit-il. Pr�cis�ment, le Polisario choisira- t-il la solution militaire si cette situation de ni guerre ni paix perdure et a-t-il fix� une �ch�ance pour rompre la tr�ve ? Ce sont nos deux questions adress�es au Premier ministre sahraoui � la fin de son discours. Ce dernier dira, en cons�quence : �Bien entendu, nous privil�gions la paix, mais le choix militaire reste effectivement d�actualit� jusqu�au recouvrement par le peuple sahraoui de ses droits fondamentaux. Pour ce faire, notre peuple est pr�t � consentir des sacrifices. Vous savez bien que le dernier congr�s a charg� la direction du Polisario d��valuer r�guli�rement la situation g�n�rale de la r�gion. Elle examine par ailleurs, constamment, tous les �l�ments inh�rents au processus du dialogue. C�est � elle de d�cider, y compris pour la solution militaire�. Les observateurs qui ont �cout� ce discours pensent que cette intervention publique n�est pas dict�e par la n�cessit� de r�pondre au discours du roi du Maroc fait � l�occasion de la f�te du Tr�ne, mais une �valuation r�cente du conflit du Sahara occidental.