Le Croissant-Rouge sahraoui (CRS) a appelé, jeudi à l'ONU, à la création d'un mécanisme devant permettre aux réfugiés sahraouis de profiter des richesses du Sahara occidental et de ses ressources naturelles. Le président du CRS, Bouhoubeini Yahya Bouhoubeinia, a indiqué à ce propos que «la situation des camps des réfugiés demeure oubliée par les grandes puissances et les médias». «La solution de ce conflit qui a duré 35 ans dépend de la volonté des parties, et en particulier la partie marocaine», a estimé le responsable sahraoui dans une déclaration à l'agence de presse espagnole, (EFE). Il a exhorté à cet effet la communauté internationale à faire pression sur le Maroc afin de permettre au peuple sahraoui de choisir son destin par la voie d'un referendum sous les auspices de l'ONU. L'agence sahraouie rapporte que selon une récente étude menée par un spécialiste sahraoui en géologie et pétrole, le Maroc vient en tête des pays arabes et africains en matière de pêche et que les trois quarts de ses prises sont pêchées dans les eaux territoriales sahraouies. Elle a ajouté que l'Union européenne capture environ 900 000 tonnes de poisson au large des côtes sahraouies, au terme d'un accord signé avec le Maroc et que le volume de ce marché dépasse les 1 000 millions d'euros, selon la Fondation Danielle Mitterrand, France libertés (FDM). Un avis juridique émis en 2002 par les Nations unies stipule que toute exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental constitue une «violation de la légalité internationale», tant que la décolonisation du territoire non autonome n'est pas achevée à travers un référendum d'autodétermination démocratique et transparent». Par ailleurs, le président sahraoui Mohamed Abdelaziz a dénoncé, mercredi auprès des Nations unies, «la violence et l'agressivité» de la police marocaine contre un groupe d'espagnols et de sahraouis à l'aéroport d'El Ayoun. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, M. Abdelaziz a indiqué que des observateurs internationaux et un groupe de 24 militants sahraouis des droits humains, au retour d'une conférence internationale à Alger ont été «violentés par des policiers qui étaient en attente à l'aéroport.. Les observateurs internationaux s'étaient rendus à El Ayoun lundi dernier avec un premier groupe de militants sahraouis de retour d'Alger pour servir de «boucliers humains» contre d'éventuelles représailles marocaines.