Les travailleurs de l'Eniem sont de nouveau montés au créneau, dans une conférence de presse organisée, mercredi au siège de l'Union de wilaya UGTA. Lors de cette rencontre, le porte-parole de l'exécutif de wilaya de cette instance syndicale comme les représentants des travailleurs sont revenus sur la situation de crise que traverse l'entreprise, que tous qualifient de dramatique, tout en affichant leur inquiétude quant à l'avenir de leur outil de production. «La sonnette d'alarme a été tirée il y a longtemps pour éviter une telle situation, malheureusement, nous en sommes là, aujourd'hui, à la déplorer. Au lieu de trouver une solution, la direction a mis les travailleurs devant le fait accompli en les mettant au chômage technique», regrettera Limani Kamel de l'Union de wilaya UGTA. «Le mouvement initié par les travailleurs depuis le début du mois de décembre n'a rien à voir avec la relance de la section syndicale comme subodoré par le directeur», rappellera le syndicaliste qui accusera le premier responsable de l'Eniem de «chercher, en soulevant le problème de représentativité de la section syndicale, à tromper l'opinion publique et à pervertir la réalité». Abordant le même problème, M. Ould Oulhadj, secrétaire du syndicat d'entreprise (UGTA), évoquera, quant à lui, l'illégalité de la décision de mise au chômage technique des travailleurs car prise sans leur demander leur avis, réfutant l'argument avancé par le conseil d'administration où, rappelle-t-il avec étonnement, siègent encore deux membres du conseil de participation dont le directeur dit qu'il est en fin de mandat. L'orateur insistera sur l'urgence du départ du P-dg et de son staff auxquels il impute la situation dans laquelle se trouve l'Eniem. «Ces responsables ne sont pas à la hauteur de diriger une entreprise de la dimension de l'Eniem. Ils ont échoué, il ne leur reste qu'à partir», clamera le syndicaliste pour qui le projet de modernisation lancé par la direction et portant sur la fabrication de réfrigérateurs grand modèle ayant englouti plusieurs millions d'euros a été un fiasco. En outre, il accusera les membres de la direction de « s'octroyer de fortes primes alors qu'ils disent que l'entreprise est déficitaire». Dans leur intervention, certains délégués des travailleurs ont exprimé leurs craintes quant à l'avenir de leur entreprise. «Qu'attend le ministre de l'Industrie pour prendre une décision puisqu'il a reconnu que nos revendications sont légitimes», dira-t-il. Un appel a été lancé aux pouvoirs publics pour trouver une solution définitive au problème que traverse l'Eniem qui, s'inquiète-t-on, court le risque d'un plan social pour des raisons économiques, après deux périodes d'arrêt technique d'activité en une période d'une année. «Les pouvoirs publics doivent intervenir pour sauver l'outil de travail à travers une mesure appropriée dont les modalités seront définies en concertation avec les travailleurs tel que proposé lors de la visite, la semaine passée, de la commission ministérielle», rappellera le représentent de l'Union de wilaya UGTA. S. A. M.