Les travailleurs de l'Entreprise nationale des industries électroménagères (Eniem) de Tizi-Ouzou ont marché de la zone industrielle de Oued-Aïssi, sise à une quinzaine de kilomètres, à la sortie Est de Tizi-Ouzou, vers le siège de la Wilaya, où ils ont tenu un rassemblement de protestation contre l'arrêt technique décidé par la direction. Celle-ci a été contrainte de prendre une telle mesure, après avoir fait le constat, lit-on dans le communiqué diffusé, de «la persistance du blocage de la banque pour l'octroi des crédits nécessaires pour le financement des approvisionnements, la rupture des stocks des matières premières entraînant de fait l'arrêt de la production, et l'abrogation de la production de l'électroménager à partir des collections CKD». Lundi, juste après l'annonce de la décision de fermeture de l'usine pour une durée d'un mois et, mardi encore, devant le siège de la Wilaya, les travailleurs ont exprimé leur rejet d'une telle mesure qu'ils qualifient « d'illégale car prise sans qu'ils ne soient consultés ». Pour les travailleurs, la situation de marasme sur le plan financier dans laquelle s'est retrouvée plusieurs fois cette année l'entreprise est la conséquence de la gestion de celle-ci par la direction actuelle. De fait, ils (les travailleurs) réclament le départ du DG et de son staff. Cette demande fait partie de la liste de doléances présentée par la délégation composée de représentants des protestataires accompagnée de cadres de l'Union de wilaya de l'Union locale de la zone industrielle de Oued-Aïssi de l'Ugta et qui a été reçue par le wali, au courant de l'après-midi de mardi. « La délégation a brossé un tableau de la situation dans laquelle se trouve l'entreprise au wali, auquel les représentants des travailleurs ont réitéré leur rejet de l'arrêt technique de l'usine et leur mise au chômage technique décidés par le directeur, et exigent le départ de l'équipe de direction », nous dira Mustapha Limani, secrétaire général de l'Union de wilaya Ugta qui nous apprend que « le chef de l'exécutif a promis de saisir le ministère concerné pour un examen succinct de ce dossier ». Un dossier dont les détails ne sont pas inconnus du ministre de l'Industrie qui a fait une halte à l'Entreprise nationale des industries électroménagères (Eniem), lors de sa visite du 6 octobre dernier, et où il a eu, selon les termes du communiqué du ministère diffusé le jour même de la visite, « à écouter une présentation du plan de développement de l'entreprise, ainsi que les préoccupations des responsables ». Force est de constater que les doléances qui ont porté sur, entre autres, les difficultés de financement qui bloquent l'achat des intrants nécessaires à la production, exprimées ce jour-là par le DG de l'Eniem, semblent ne pas avoir été suivies d'une prise de décision ministérielle à même de leur trouver une solution. Réagissant au reproche portant sur la décision de l'arrêt technique de l'usine prise sans consultation des travailleurs, le P-dg de l'entreprise, Djillali Mouazer, qui, apprend-on, poursuit son action pour mettre en place le plan de développement initié durant ces derniers mois, se défend et souligne que le mandat du partenaire social est arrivé à expiration et qu'il n'y a pas eu d'élections pour l'installation d'une nouvelle section syndicale. Il en est de même pour le Comité de participation de l'entreprise. Selon lui, les dispositions de la convention collective l'autorisent, dans ce cas, à recourir à ces mesures urgentes et extrêmes. S. A. M.