À l'affût depuis de longs mois, pour savoir de quoi il retourne au sujet de tout ce qui a trait à l'industrie automobile, les Algériens savent à quoi s'en tenir dans une certaine mesure. Ferhat Aït Ali, le ministre de l'Industrie, a livré, hier lundi, sur les ondes de la Radio nationale, quelques réponses au sujet de l'importation des véhicules, des concessionnaires multimarques et, évidemment, de la construction automobile. Ainsi, ils sont plus de 180 opérateurs à avoir candidaté pour bénéficier du statut très recherché de concessionnaire automobile, a annoncé Ferhat Aït Ali qui n'a pas manqué de sauter sur l'opportunité qui lui était offerte, pour mettre un terme à l'ambition de nombreux opérateurs qui, eux, entendaient s'installer en concessionnaires multimarques, une activité qui va à l'encontre des textes juridiques, a précisé le ministre qui dit préférer avoir affaire à des représentants d'une marque avec toutes les garanties que celle-ci offre. De quoi couper l'herbe sous le pied de beaucoup d'ambitieux porteurs de capitaux, qui voient en l'automobile un créneau extrêmement juteux, à l'instar de ceux qui escomptaient fourguer leurs véhicules aux Algériens grâce à la largesse que leur a offerte la loi de finances 2020, à travers la disposition autorisant l'importation de véhicules de moins de trois ans. Une nouvelle qui n'est pas sans contrarier ces milliers de citoyens qui n'ont pas fini d'attendre l'entrée en vigueur de cette controversée disposition de la loi de finances 2020 qui, finalement, n'est ni gelée ni reportée, elle est tout bonnement inapplicable, effacée parce que, entre autres, elle ne sert en rien l'économie nationale. Plus tranchant encore dans certains de ses passages au micro de la Radio nationale, Ferhat Aït Ali a voulu faire comprendre déjà que l'importation de véhicules n'est pas une priorité, eu égard à ce qu'endure le pays sur le plan financier, avec le rétrécissement des recettes des hydrocarbures et la baisse des réserves de change, une donne qui fait que les priorités sont ailleurs et que «ce n'est pas au citoyen de fixer les besoins prioritaires». L'idée qui prévaut, selon le ministre de l'Industrie, c'est de doter définitivement le pays d'une véritable industrie de l'automobile, pas de dynamiser le marché de voitures. C'est grâce à cette orientation que l'Algérie, selon Ferhat Aït Ali, a économisé cette année 3 milliards de dollars en véhicules et un demi-milliard de dollars en pièces de rechange pour les machines et équipements de production industrielle. Dans la perspective de voir enfin l'Algérie disposer d'une industrie automobile, des pourparlers ont été engagés avec les Allemands, sans citer la ou les marques, et d'autres constructeurs mondiaux. Azedine Maktour