Le faux départ de l'entraîneur Abdelkader Amrani, qui a annoncé sa démission suite à la nouvelle défaite du CS Constantine en championnat, vendredi passé face à l'AS Aïn M'lila, ne serait qu'un prélude à un divorce inévitable entre le technicien tlemcénien et la direction de l'ENTP. Avant même que le CSC tombe à Khroub face aux M'lilis, Amrani gesticulait pour dénoncer le fait qu'il soit mal protégé, ainsi que ses joueurs, des attaques de certains groupes de fans au lendemain de la défaite humiliante face au MC Alger, une semaine auparavant. Amrani avait expliqué qu'il est là pour entraîner l'équipe non pas pour faire plaisir aux uns et aux autres et que si le CSC n'a pas recruté de grands noms, c'est à cause des orientations de la direction qui lui a donné carte blanche pour former un ensemble compétitif dans quelques années. Et puisque, comme se sont entendues les deux parties, les grands joueurs n'existent que sur le papier, il fallait éviter de se lancer dans un recrutement onéreux et qui ne peut provoquer que des problèmes au club de Cirta. En l'occurrence des affaires au niveau de la CNRL/FAF qui, souvent, profitent aux joueurs. Si Amrani n'avait pas commenté le départ, presque pour les mêmes raisons, du manager général Nacer Medjoudj, il a exprimé son dégoût devant tant d'ingratitude de certains responsables du club, non seulement des fans du CSC qui croyaient que leur équipe allait dominer le championnat de la tête et des épaules malgré le départ de nombre de bons joueurs lors des deux dernières périodes d'enregistrement (Belkhir, Benayada, Aroussi, Chahrour etc.). Abdelkader Amrani, qui a décidé de revenir aux affaires techniques de l'équipe chère aux Sanafir, s'est surtout accordé un moment de répit. Il a pris ses joueurs et est allé à Annaba préparer le match de ce jeudi contre la JSMS à Skikda. Un déplacement périlleux, en somme, que le coach tlemcénien compte bien négocier afin de s'assurer une sortie honorable. En 2018, quelques mois après le sacre national, Amrani avait remis le tablier suite à une défaite face au ...MCA à Alger (2-1) sans que Tarek Arama, alors manager général accepte sa démission. Arama avait déclaré que le CSC n'est pas «ingrat» et qu'il tient toujours à lui. Le doyen des coachs en Algérie a fini par accepter de poursuivre sa mission moins d'un mois plus tard lorsque le CSC s'est fait accrocher par un autre Mouloudia, le MCO, à Constantine. Un semi-échec qui est intervenu après une autre défaite, en Supercoupe d'Algérie celle-là, contre l'USMBA à Blida. Il était, en fait, impossible pour Amrani de continuer son travail dans une équipe qui a perdu beaucoup de ses moyens depuis le sacre. Moins d'un mois plus tard, il ira signer chez la lanterne rouge le CRB avec qui il assurera le maintien et remportera la Coupe d'Algérie. Belle revanche pour un technicien qui, à l'image de ses confrères, est adulé ou maudit suivant les résultats de l'équipe non pas sur la qualité du travail. Le CRB puis les Marocains d'El-Jadida en seront deux autres aventures conclues par une séparation malheureuse. Et Amrani qui a accepté de «dépanner» le CSC lors de son match contre la JSMS ne veut certainement pas revivre pareil cauchemar. Selon des confidences tirées de son entourage, Abdelkader Amrani est déjà convoité par un club tunisien, le CS Sfaxien en l'occurrence qui compte se séparer rapidement de son entraîneur Anis Boudjelbène. Ce dernier fait l'objet de sévères critiques de la part des membres de la direction du club de la capitale du sud tunisien mais aussi des fans du CSS, et ce, suite à l'élimination en LDC contre le MCA puis la défaite en championnat, dimanche, contre l'US Benguerdane. L'avenir de Boudjelbène à la barre technique du CSS pourrait être scellé ce mercredi à l'issue du classique du championnat tunisien (8e journée) face l'ES Tunis qu'abritera le stade Tayeb-M'hiri. Les dirigeants du CSS lorgnent, par ailleurs, sur l'entraîneur tunisien Lassaâd Laâbidi, lequel avait entraîné les Noir et Blanc en 2017, et ce, pour parer à toute mauvaise surprise concernant les négociations avec Abdelkader Amrani. Ce dernier aurait répondu qu'il était intéressé par l'offre des Tunisiens sous certaines conditions. Amrani qui veut, par ailleurs, se retirer du CSC en bons termes compte également s'assurer que ces droits (indemnités de séparation) soient respectés par les patrons de l'ENTP. M. B. La page officielle du club évoque le mauvais départ de l'équipe Le mea-culpa de la direction Avec seulement six points en six rencontres (une victoire, trois nuls et deux défaites), le CS Constantine réalise un début de saison raté, soit son pire départ depuis la saison 2011. Alors que tout le monde à Constantine pensait que les Sanafir allaient réaliser un bon démarrage, voilà que les capés de Amrani déçoivent. Avec cette série de résultats négatifs, les supporters s'interrogent déjà sur les objectifs de la saison. Dans les milieux constantinois, on évoque diverses raisons de ce début raté et chacun y va de son interprétation. Pour beaucoup, l'absence du facteur de stabilité est la principale cause suite au départ de près de la moitié de l'effectif de la saison dernière et le recrutement de 14 nouveaux joueurs qui ne se sont pas encore adaptés. «Six matchs ont suffi à faire sauter la maison du CSC, malgré la disponibilité de tous les moyens matériels et humains pour former une équipe compétitive, mais les choses allaient à l'encontre de toutes les attentes», lit-on sur la page officielle du club constantinois qui revendique la doyenneté. Avec le départ de l'entraîneur Abdelkader Amrani, les choses ne pouvaient pas être pires. Le CSC réussira-t-il sa prochaine rencontre et ramènera-t-il les trois points de Skikda pour éliminer les doutes qui se sont installés ?, se demande le rédacteur de la page officielle du CSC qui espère le retour du grand CSC. A cette «contribution» de la page officielle, plusieurs réactions des supporters ont rappelé que lors de la saison écoulée, le CSC n'avait récolté que deux petits points après cinq journées avant de revenir au classement, alors que d'autres estiment que le CSC a encore du temps pour se relancer dans un championnat à 38 journées. Les plus pessimistes interpellent les autorités locales et exigent le retour de Tarek Arama aux affaires du CSC. Chacun y va de son analyse. A. A.